samedi 17 avril 2010


Dans le petit boisé de Raymond, à Saint-Donat




Juste pour le plaisir de la résonance de mes anciennes JAMBES URBAINES. Pour ligoter ensemble des mots qui ne se ressemblent pas. Simplement parce que la Fée Blackstick aime ÇA... écrire...


L'aphélie  
Le soir du 3 juillet, la Terre se trouvera à
l'aphélie de son orbite autour du Soleil,
c'est-à-dire de son éloignement maximum;
la distance Terre-Soleil sera alors de
152,095,745 kilomètres...



Lu ça dans le Soleil...de ce matin...

Et puis ceci, également ce matin:
UN ÉCRIVAIN PAR MOIS


Pour les 50 ans du Conseil des arts du Canada, l'Union des écrivaines et des écrivains québécois lancera une série de " cartes postale s " (tiens tiens) mettant en valeur des auteurs de la relève (des zeunes zauteurs) montréalaise. Montréalaise ? Oui, montréalaise. Une photo par auteur, une courte biographie et un extrait de ses œuvres. On pourra voir le tout dans les maisons de la culture, les théâtres, les bibliothèques, les écoles, les librairies, des restaurants et cafés de la métropole. Tout ça commence ce mois-ci avec...NELLY ARCAN. (Ils avaient mis un D à Arcan). Suivront, à raison d'un auteur par mois: Jason Camlot, Martine Desjardins, Kim Doré, Serge Lamothe, Tania Langlais, Jeffrey Moore, Guillaume Vigneault, (le GV), Nicolas Dickner (le lauréat 2006), et Marie-Hélène Poitras (la MHP).

J'aurais bien sûr aimer y voir d'autres noms de cette dite relève, tels ceux des Bouchard, Brisebois, Chabot, Dompierre et Harnois, mais il y a tant à faire et à lire; on n'en fera certainement pas tout un plat de résistance, n'est-ce pas messieurs les écrivains ? Excusez-moi mesdames, je vous oubliais; c'est vrai, que de nos jours une femme peut très bien choisir le métier d'écrivain...



Jambes

(extrait du Voyage en France)

Jeudi, le 12 septembre 2002
 
Prenons notre voiture. Il est tard. 1 heure du matin dépassée. On avait réservé deux chambres à partir du resto, par téléphone, mais nous ne trouvons pas la place. Raymond descend de la voiture et va quérir de l'aide...dans un bar.


Mais encore une fois, on ne trouve pas l'endroit. Finalement, c'est un gentil monsieur qui vient nous reconduire...jusqu'à la porte. On peut bien ne pas l'avoir trouvé cet hôtel, ça avait subitement changé de nom; le resto s'appelait LE BREUGHEL, comme le peintre, mais l'hôtel, lui, c'était LE JARDIN DE THÉ. Ça se trouve dans la ville de...Jambes en plus ! On rigole pas mal avec ça. Entre ça, nous avions vu des belles pitounes en petite tenue, dans des assez grandes vitrines éclairées de néons bleutés...Wow ! Elles aguichaient les passants, (futurs clients ?) On n'en revenait tellement pas que nous sommes repassés pour voir si c'était bel et bien vrai ! Ça l'était...

Souvenir de Jambes, ville voisine de Namur. Ah! Namur, petite soeur belge de notre belle Québec, puisque jumelées. Namur, en sa célébration de la Wallonie, là où la bière et les peckets avaient coulé à flot dans les rues et les bars de cette fortifiée, dont celui du plus vieux de Namur, là où y avait été chaleureusement invités par Fabienne et Prosper, deux charmants belges; elle, professeur, et lui, éminent syndicaliste; ils levaient le coude assez bien merci et c'était tout ce qu'il y avait de plus " gai "...Fabienne, en effet, n'avait à la bouche, à part l'alcool de ses multiples peckets, que cette courte expression, mais qui en disait assez long: " C'est gai, ah ! comme c'est gai ! " Tout est gai finalement avec les Namurois...un peu comme avec les Québécois; nous étions " en famille ". Puis, on s'est quittés comme ça, dans le milieu d'une rue dont je ne me rappelle plus le nom, mais peu importe les noms de rue, jamais je n'oublierai l'odeur qu'elle m'a laissée de ses frites, de ses moules et de sa bière...Ah! Namur, ville magique de MA Belgique, qui en cette nuit froide du 3 juillet 2006, me souffle encore, à travers ces mots que j'ai retrouvés gaiement, la brise tiède et enivrante de ette inoubliable soirée....



Avec de l'ombre et des larmes

 
Depuis vingt ans, Jean Cocteau n'a cessé de me donner des raisons de l'aimer, mais si je l'aime d'un cœur jaloux, c'est qu'il m'a, je crois, inventée.

Louise Lévêque de Vilmorin dite de Vilmorin
8 mars 1955
Cocteau-Vilmorin






1957



Une essence qui peut se mélanger à moi
dans les ondes du cœur.
Ne me privez pas de votre bonne écriture.
Je m'embête loin de vous et j'oserai
rompre l'enchantement.
Mon ange.
Je t'aime.
Souffle-moi de l'âme et des ondes.
Je t'aime. Je souffre.
J'ai trop mal. Veux t'écrire plus.
Ta lettre arrive à pic, comme toujours,
avec toute ma reconnaissance.
Je veux te voir.
Mon cher cœur.
Je la boucle et je t'aime.
Ne me laisse pas sans nouvelles.
Nos lettres ont dû se croiser.
All my heart is love.
Toujours, sans cesse, à toi.
Je t'aime et je t'embrasse.
Ton livre est ta ressemblance:
la grâce, le malice, la beauté profonde.
Comme je t'aime lorsque je te lis
et que je crois t'entendre me lire
tes phrases exquises.
Tu es un ange et je t'aime tendrement.
Je sais que l'amitié est au-dessus
des visites et des mots tendres.
Ma Loulou chérie je t'envoie
mille baisers que j'aimerais bien
te donner vraiment. (Jean Marais)
Comment se voir ? Où se voir ?
Je m'arrête. Je pleurerai comme
une vieille bête. Je t'aime.
Je t'aime toujours davantage et les
distances te mythifiant,
ne crois pas que notre cœur
perde un once de ses forces.
Trop longtemps sans te voir.
Urgence prendre contact.
L'air de bavarder ensemble.
Je n'aimerais pas disparaître
sans t'embrasser.
Je t'aime et voudrais des nouvelles.
Mon cœur, je trouve ta lettre.
Toujours à toi dans un grand baiser
lourd de désespoir. Je t'aime.


Ouf ! Est-ce qu'on peut mettre ÇA
sur le simple compte de l'amitié
maintenant ? Je ne crois pas...

Cocteau et Vilmorin s'aimaient...
de toutes manières.


Et puis ceci encore:


Je doute plus de mon cœur,
la seule chose solide qui me reste.
Ne mets pas mon silence sur le
compte d'une paresse du cœur.
En tête des fantômes qui nous aident
à supporter le monde réel.
Ce qui m'attriste c'est ce fric qui manque
dans toutes les poches où il devrait être.
Je te vous aime. Je t'adore.
Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des
preuves d'amour. (Reverdy)
Ton écriture me console de ce désordre
et que je me hâte de t'embrasser au lieu
de répondre à des demandes toutes plus
vaines les unes que les autres.
Ce monde est l'alcôve d'une ondine
qui nous attire par les cheveux.

Cocteau sur Louise de Vilmorin


Tendres baisers.
Tendresse.
Gros baisers.
Affections.
Une question que je me pose
fréquemment à propos de
toutes ces signatures que
l'on appose au bas de nos
lettres ou de nos courriels:
Que retire-t-on réellement
de toutes ces correspondances,
et qu'en restera-t-il donc à la fin ?
J'ignore le contenu de ces lettres,
mais il me semble que ce qui nous paraît
aujourd'hui trop personnel pourrait,
sans dommage pour personne, être livré
au public après 25 ans.

Pierre Chanel à Sophie de Vilmorin


C'est le genre de réponse à laquelle je souscris immédiatement avec toute la candeur permise, sans même hésiter une seule milliseconde, parce que les restes, c'est sacrément meilleurs réchauffés, mais le lendemain...


On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre...
 
À Sébastien Chabot,
qui est parti au Svalbard...pour l'été.

 
a POP-look on a bunch of flies


Les mots de miel,
cris de la Corneille,
venus du juste ciel,
ici, jusqu'à elle,
ta lectrice fidèle...


Encore en-dessous de la table,
inassouvissable,
y contempler les pieds de celui-là
qui se les étaient mis dans tes plats,
pour y pourlécher ses petits doigts,
pour qu'il puisse enfin manger à sa FIN...


Voilà, mon cher Sébastien,
ce que j'ai retenu en gros
de ton bouquin, mais
également ceci:


des odeurs fraîches et véelbiennes,
des couleurs de loups et de chienne;
des coups de becs de petits poussins,
des combats d'oreillers...et de faims


Depuis le Nombre de la Bête,
depuis le Ventre des Dragons,
depuis le Ciel sombre de Québec,
de l'Espace flou des bons garçons:
le tien, celui d'Aquin, et de Miron...


Des pieds de roy
aux ongles incarnés,
des chevaliers éperdus
au milieu de forêts flambées,
des arbres effeuillés et des épées,
dans le cul des déplumés ...


Des rançons d'aucune gloire,
des poinçons dans l'haleine du soir;
des Armageddon venus par désespoir
dépeupler nos quelques rares espoirs...


Voilà mon cher ami,
ce que votre chère
et si adorable lectrice
a retenu de votre leçon


L'Auteur s'étant absenté
de son blogue déplumé,
il est donc parti s'ensevalbardé
dans les glaces chaudes de l'Été


Voilà, pourquoi je ne l'embêterai
que pour qu'il m'écrive à nouveau
des mots allaités à l'herbe mouillée,
des mots épicés,
à la rigueur, caillés


Depuis sa région entémiscouatée
du verbe de vlb et de ses sangs renversés:
ses mots crus, ses mots tendres,
enveloppés bien serrés pour être cuits
dans les feuilles farcies du désunifolié


Voyez, goûtez et sentez,
goûtez et entendez ,
mais surtout, touchez,
et soyez-le,
pour le sens inversé
des mots accidentés....


Ce livre, celui que vous vouliez,
celui qui ne vous avait rien coûté,
celui qui n'aura peut-être jamais
à être adapté à la couleur dorée
des tranches enluminées
des bibliothèques pléiadées;
ce livre, né pour des petites mains,
mais qui sait vraiment
de quoi sera fait demain ?


Ce mot venu du fond de la tête
d'un jeune auteur,
et du travers des neurones
de mon muscle rédempteur;
Cœur plié en quatre,
couvert de stigmates,
cœur à moitié mort,
mais encore diplomate


Au nom d'une quelconque erreur,
le cœur toujours prêt à se battre
contre les restes de la Splendeur...


Les mots des Auteurs,
ceux qui nous promènent
depuis leurs belles noirceurs,
dans la douceur confortable
de nos vieilles couvartes

Et pour nous introduire
dans la nouvelle couleur
des pages de leurs Fables,
depuis la blancheur spectrale
de leurs escortes disparates:
des histoires qui font peur,
des romans de terre arable,
des amours vidés d'heures
qui se fondent à la chaleur...


Être restée suspendue
aux pages de la douleur,
comme celles qui essaiment
bien au-delà de nos humeurs


Pour avoir encore écrit aujourd'hui
à un autre jeuneauteur,
ce que ses mots produisent comme émoi,
en lui tout comme en moi,
depuis le fond inexplorable
de nos puits inépuisables...


Voilà, Sébastien,
c'était un exercice
de pur bonheur

L'angoisse des poulets sans plumesEditions Trois-Pistoles




Lundi, 3 juillet 2006
Pour tous les inquiets de ce monde 


La phrase à retenir :

Est-ce que l'amour n'est pas inspiré aussi par celui que nous avons pour nous-mêmes et pour la vie qui nous porte, et que nous ne portons pas moins, d'ailleurs, pour l'embellir aux yeux du monde, éternel inquiet ?

Yann Queffélec 
L'amante



4 juillet 1865
Alice au Pays des merveilles


Lewis Carroll, écrivain et mathématicien britannique, publie la fabuleuse histoire d'Alice au Pays des merveilles (Alice's Adventures in Wonderland). Lors d'un pique-nique au bord de la rivière Isis en Angleterre, il fait la rencontre d'une petite fille de 10 ans, Alice Liddell. Cette petite fille débordante d'imagination, lui a inspiré l'oeuvre aujourd'hui publiée dans toutes les langues. Lewis Carroll a également écrit un deuxième volet: Alice de l'autre côté du miroir.



La dernière fraise de l'été
 
une mouche est morte gelée
sur la dernière fraise de l'été...
elle avait finit par tout sucer
le sang poivré, mais succulent,
le poison givré d'une Sue gelée;
pendant ce temps ombragé,
une imprudente fée timbrée
équeutait des ombres fanées


(elle vit sur le dos d'une chaise
la quête d'une fourmi affamée:
elle cherchait un champ de fraises...)
 
29 juillet 2005
pour Pat B.
 
parce que j'ai toujours eu une fable pour toi
et si je ne suis pas folle, bah je le deviens...;-)


Mailloux


Quelle belle journée...

Eu la visite de trois éphèbes,
deux jeunes et un plus vieux...
Le soleil brille et me brûle;
je suis en congé,
je suis en maillot,
donc pas mouillée du tout,
qu'une fine sueur autour du cœur;
Je lis bien paisiblement
le superbe MAILLOUX
du non moins superbe
Hervé Bouchard...
Le cœur aura toujours ses raisons...



4 juillet 1975
Divorce à l'amiable
 
Désormais, il n'est plus nécessaire de faire constater par un huissier l'adultère réel ou fictif. Le divorce par consentement mutuel est enfin admis. Les constatations de péché contre la morale et de délit ont disparu. La procédure s'en trouve simplifiée.
Simplifiée ???



Mardi, 4 juillet 2006
Novembre et Juin 
...un frère de sept dort dans le lit d'à côté. La mère va venir dans le matin de Mailloux, et c'est avec elle, avec ses cris perchés dans les aigus de la honte que sa journée de Mailloux va commencer, inquiète, sombre, pleine de remords, faiblarde, sale, finie, salopée. Pissou, crie-t-elle, pissou de pissou de maudit pissou de marde !

Hervé Bouchard
Mailloux, histoires de novembre et de juin


Oui, vivement novembre...

Le moi de novembre, c'est nous, plusse une longue journée parfaite, enfin presque...Mais pour le moment, je ne vois d'ici que l'Été et tous ses champs de peines à faucher; il serait peut-être temps de remettre la 9 et la une de Malher, celles qui aiment bien s'envoyer en l'air...de temps en temps...L'automne arrivera bien assez vite...



Mercredi, 5 juillet 2006
Donner la vie 
Il y a 17 ans je crevais de chaleur dans une chambre de l'Hôpital Saint-François d'Assise; je venais d'accoucher d'un superbe bébé de 8 livres et 2 onces. Il allait s'appeler Nelson, comme l'amiral...Durant cette grossesse " délicieuse ", je me suis tellement gavée de tablettes de chocolat, (voyez déjà une mère ingrate ) que Nelson a manqué de sucre dès les premières minutes après " sa grande sortie "... Puis lorsque j'ai vu cette mince aiguille lui perforer le noir dessus chevelu de son beau petit crâne, j'ai immédiatement su que ce petit serait fort, qu'il allait se battre contre la Vie...pour aller vers cette Mort, celle où nous irons tous nous échouer... un jour...

Aujourd'hui, après ses 17 ans bien comptés sur cette noble boule qui roule dans sa faible houle, je me suis dit que le meilleur de mon fils second était à venir. Oblivion est entré dans SON univers ce soir, dans son destin, un autre que le mien, un tout autre que le mien...mais un destin qui fait tout de même un peu partie du mien. Cet enfant, qui est maintenant presque un adulte, aura tout fait pour que mes jours s'étirent avec les siens, le plus longtemps possible.

J'ai donné à la Terre un autre fils avant celui-ci, Jeffrey, qui a eu 20 ans en février dernier, et qui sera fort probablement futur physicien dans quelques années; un homme qui, je l'espère bien, trouvera un jour une quelconque ISSUE de secours à sa mère porteuse de sorties de route, pour ainsi y entrevoir par la Lucarne des Temps Futurs une nouvelle lueur, une grande lueur pour tous les autres humanoïdes de cette si petite planète...

À tous mes hommes de bonne volonté, et ce soir plus spécialement à mes fils, Nelson et Jeffrey, ainsi qu'à Simon, Xavier (petit homme déjà) et Carl, mon ressuscité, sans oublier VLB, DFD et P.B.



Vendredi, 7 juillet 2006
Alcools à frictions

 
Quand on boit trop, c'est qu'on a négligé l'eau;
la mer, le fleuve, la rivière,
et tous ses ruisseaux...
 
Baiser de feu
 
La rencontre sulfureuse du sirop de fraises
avec le Cognac, seigneur des Charentes...
 
Un trait de sirop de fraises
2 cl de Cognac
3 cl de liqueur de Triple Sec
ou de Grand Marnier ou encore de Cointreau
1 cuillerée à thé de crème fraîche
Pour faire changement du Confort Méridional...



La page 185

 
Parce que l'arrivée de l'été à elle seule suffisait à le rendre heureux; parce que la femme, comme un mauvais ami, se pointe juste quand tout va bien, jamais au moment où on a besoin d'elle; et que même jouer exige un effort, quelques fois. L'effet de serre c'est toi quand tu m'étouffes avec tes mots plantés trop serrés; tes mots re: re: re: montés en orgueil, qui me lapointent trop haut vers le Ciel et son grand Œil. Comme la dernière ligne des premières tentations, comme la moindre virgule dans tes brouhahas de renom, ce sera la tromperie essentielle pour le prochain abandon, celui qui fait défiler par le Ciel les mots de trop de nos plus ou moins longues chansons, celui qui profile de loin par le sel de ses eaux douces, les restes d'amours noyés dans leurs propres sources...

***

Mais elle souhaitait par-dessus tout qu'il sache à quel point elle l'aimait, maintenant que cette évidence avait tout bouleversé en elle, et qu'elle croyait vivre un cauchemar en traversant ce champ de bataille. 

F. Scott Fitzgerald
Tendre est la nuit


À quel âge cesse le jeu, et doit-on feindre d'aimer accomplir ce qu'on nous propose ou oblige à faire ? Certes non, mais peut-être faudrait-il enlever parfois quelques points de sur nos i et quelques barres de sur nos t.

Sur le dos de mes couvertures, le mal de tes courbatures.
Sarayeno



Samedi, 8 juillet 2006
Les Bibliothèques Solaires 
La réalité n'est qu'un point de vue.
Philip K. Dick



Les bibliothèques solaires, quand le soir tombe, tranquillement nous éclairent depuis leurs bombes. Presque en pleine nuit de deuil enjuilletté du pourtour de nos ombres orangées. Feux de feuilles de cyprès entassées dans les ruelles, et lui, parti en fumée. Enfants de putes avariées qui amputent de leur sale PURETÉ le rêve établi par la noble Humanité d'un vieil Épistolier. Celui-là même qui ne rêve plus depuis longtemps aux reines mal-aimées, aux fées B. mal-armées et aux orphelines victorhugolisées... Laisser s'échapper de sous ses crinolines de petits papiers froissés les mots-temples écroués sous ses fourrures d'isolé. Remettre les manteaux de visions instantanées pour y télé-déporter dans le satin égratigné de la démesure endimanchée, le teint blafard de nos matinées usagées... Pour imaginer quelques instants demeurés prisonniers dans la paroi réfrigérée de nos températures trop élevées. Pour enfin, sans effort et sans armures, aller écrire des livres de sans allure. Pour y appaiser ainsi le Présent de son Passé, imbu de nos Futurs... Quand on se tait devant le chant muet des choses, dire que rien ne vaut pas moins que rien, puis écrire que ce rien ne veut plus dire grand chose...à part le fait de faire partie de ce Grand Rien du Tout.

P.S. Écrire ne rapporte pas plus que rien, mais au moins ça fait sortir le Bien...du Mal...



La page 35
 
Il fait déjà nuit et il rentre chez lui. Il monte les escaliers jusqu'à son appartement, ramasse les publicités, aucun courrier, entre, referme derrière lui, lance son manteau sur le divan du salon, prend le téléphone et compose son code personnel, rien, aucun message, allume son ordinateur pour vérifier ses courriels, encore rien, va ouvrir la porte arrière donnant sur la ruelle, appelle son chat pendant de longues minutes...aucun signe de sa présence. Sur le plancher de la cuisine, près de la poubelle, le bol de nourriture sèche plein à ras bord et poussiéreux. Il ne sait plus depuis combien de temps son chat est disparu. Trois jours. Quatre jours. Une semaine. Qui sait. Il mange en regardant les informations. Attental à Jérusalem. Commando suicide dans un autobus. Six morts et vingt-trois blessés. Une pub. Puis une autre. Il s'endort là-dessus. Sa grande soeur veille sur lui. Il n'a rien à craindre, je le serre très fort entre mes bras alors qu'il dort. Je le serre jusqu'à l'étouffer.

Le téléphone sonne. Je me réveille brusquement, m'extirpe du divan et court répondre.
Isidore ? Tu es chez toi ?
-Euh, je crois bien. Cest qui ?...Jane ?...
C'est Marilyn.
Je reviens demain.



Les bonnes nouvelles, celles qui ne cessent d'arriver à point dans ma boîte de courriels. Parfois comme des coïncidences naturelles, de celles qui tombent toujours à pic, parfois comme des hasards irréels, de celles qui ne sont jamais à sens unique. La nuit dernière, à l'intérieur de l'une d'elles, j'ai rencontré le Chat Botté d'Isidore Malenfant; il était en manque du désert des ruelles mal éclairées. Il était revenu pour y retrouver son bol de nourriture sèche...encore plein à ras bord. Il en a mangé mais juste un peu, puis est allé s'étendre sur le divan, là où Jane Malenfant y était, bien évidemment. Elle l'a un petit peu trop serré de près, il en est mort...étouffé. Demain, nous irons peut-être l'enterrer, s'il n'est pas ressuscité...

Patrick Brisebois
Chant pour enfants morts

 

Dimanche, 9 juillet 2006
Un homme est un arbre


 
L'amour ?
Il est impossible de mesurer l'amour; sans mesure possible il n'y a pas de science. Lorsque l'amour est en jeu, nous sommes dans le noir.


Alfred Kinsey à Clyde Martin


Les séquoias sempervirens: toujours vivants, toujours verts...

La dernière des M'Béré…Je garde son odeur sur mes paumes longtemps après qu'il m'a quittée. Et ce sentiment inconnu que j'ai pour lui. Comme si j'acceptais qu'il s'approche très près, que je le prenne tout entier avec son être très grand et son être tout petit. Que j'embrasse en lui sa jeunesse et sa vieillesse que j'imagine très longue comme Nabuchodonosor dans les écrits, très longue parce que je n'ai que seize ans et que je veux vivre vieille avec lui. Un espoir insensé me vient parfois. Avec lui, j'aurais le courage de refaire la tribu des M'béré. Sang mêlé. Croissant de fer. C'est ce que m'enseignent les écrits. Les peuples renaissent toujours. Qu'un jour son corps vienne à toucher le mien, que la douceur de ma peau ouvre son horizon, que son visage en fièvre, sa poitrine et ses bras m'emportent et je referai notre peuple, un par un, chaque être jusqu'au dernier…

France Renaud
Extrait de Contes de sable et de pierres 
Editions Tryptiques


Le docteur Alfred Kinsey, devant un séquoia, raconta à sa compagne et complice Clara McMillen:
Selon les M'Béré, ancienne ethnie d'Afrique, les arbres sont des hommes imparfaits; ils se plaignent de leur sort et ils maudissent les racines qui les immobilisent à tout jamais. Mais tous les arbres que j'ai vus jusque là avaient l'air joyeux. Regarde celui-là, la façon dont ses racines sont agrippées au sol...Je pense qu'ils vivent une vraie histoire d'amour.

Le film KINSEY, qui se termine sur cette légende africaine, m'a plu et émue, parce que je connais l'un de ces hommes-là...Alfred Kinsey, ou Doctor Sex, était aussi l'un d'eux, je pense. Un homme est un arbre.

Les géants
Ces arbres géants de la Californie, c'est quoi ça ?
Des séquoias. Ils ont trois mille ans et sont toujours en vie.
S'ils avaient de la mémoire et s'ils pouvaient parler,
ils en auraient des histoires à nous raconter.

Glané ces phrases dans un livre de poésie de la petite blibliothèque Saint-Michel à Beauport, là où j'ai fait quatre années de bénévolat...Il est bon parfois de lire les livres qui sont destinés à un public plus jeune, on y retrouve toujours un mot, ou deux, qui nous fera sourire...J'avais conservé quelques bouts de papier sur lesquels j'avais noté ces phrases qui ont le don de m'éclairer, et celle-ci, entre autres, qui arrive juste à point...Je me dis qu'on ne fait jamais pour rien...



Mardi, 11 juillet 2006
Eutrophos


Eutrophisation

Enrichissement des cours d'eau et des plans d'eau en éléments nutritifs, essentiellement le phosphore et l'azote qui constituent un véritable engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la prolifération excessive des végétaux dont la respiration nocturne puis la décomposition à leur mort provoquent une diminution notable de la teneur en oxygène. Il s'en suit, entre autres, une diversité animale et végétale amoindrie et des usages perturbés (alimentation en eau potable, loisirs,...)

Le mot eutrophisation est entré dans mon vocabulaire en mai dernier alors que j'étais en visite au CEGEP de Limoilou, à l'occasion de la Semaine des Sciences. Je me suis attardée à ce petit kiosque qui nous entretenait de l'eutrophisation. Mais qu'est-ce que c'était ce BEAU nouveau mot-là ? Le jeune étudiant qui occupait cet espace s'est empressé de me le communiquer gentiment. Il m'a alors expliqué sommairement ce qu'il en était de l'eutrophisation. Finalement, c'est la pollution des eaux, la mort des eaux, rien que ça... Ce n'est qu'aujourd'hui que je me suis encore une fois attardée à ce mot, décidément, je n'en n'avais pas encore fini avec lui.


Eutrophe


Eu: (" bien, vrai " et trophein: " nourrir " )...
C'est- à-dire riche en éléments nutritifs, sans caractère négatif.

Bla-bla-bla...
Les causes
Un déséquilibre: trop d'azote, carbone et phosphore, provenant de trop d'épandage agricole. L'accroissement de nos rejets industriels ou urbains, l'utilisation excessive d'engrais, la présence de polyphosphates dans les lessives. Bla-bla-bla...

Dans l'acceptation courante, l'eutrophisation est donc souvent synonyme de POLLUTION, bien que celle-ci puisse revêtir bien d'autres aspects: contamination biologique (bactéries, parasites...) chimique (pesticides, métaux , SOLVANTS...) ou physique ( chaleur, radionucléides...)
Ces étapes peuvent constituer un processus naturel, transformant un lac en marais, en prairie puis en forêt; cette évolution d'un biotope aquatique nécessite toutefois des décennies, voire des siècles.


Le processus

1. Phosphates et nitrates, (deux beaux personnages) issus de l'agriculture, déversés en grande quantité dans le milieu aquatique.
2. Multiplication rapide des végétaux aquatiques, en particulier la prolifération d'algues, appelé bloom.
3. La lumière n'atteignant plus les zones profondes du fait du développement des algues ou des plantes flottantes, ---telles les lentilles d'eau--- la respiration provoque un appauvrissement en oxygène.
4. Il peut en résulter la mort d'organismes aquatiques aérobies---insectes, crustacés, poissons, mais aussi végétaux---dont la décomposition, consommatrice d'oxygène, amplifie le déséquilibre. 5. Le milieu devient alors rapidement (hypoxique, puis anoxique, favorable à l'apparition de composés réducteurs et de gaz délétères (mercaptans, méthane).

Les effets

Les inconvénients: diminution de la biodiversité, baisse de qualité de l'eau, effets négatifs sur le tourisme (perte de transparence, développement d'odeurs et envasement).
Et ceci: Riche en azote et en phosphore, l'urine des habitants suffit à fortement dégrader la qualité du milieu aquatique. (Pisse mais pisse égal, Mailloux !)

Les bonnes pratiques:

1. Utilisation rationnelle d'engrais en agriculture.
2. Remplacements des phosphates des lessives par des agents anti-calcaires.
3. Élimination des matières organiques dans les stations d'épuration.
4. Formation et sensibilisation.


Nous n'héritons pas la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants.

Proverbe indien, attribué à Antoine de Saint-Exupéry



Voilà ce que j'ai appris en mai dernier, mais que j'ai davantage assimilé hier et aujourd'hui...
Le phosphore étant généralement le facteur limitant dans les milieux aquatiques naturels (loi de Liebig) ce sont ses composés, en particulier les phosphates qui permettent l'emballement du processus. Ce milieu déséquilibré, dystrophe, devient alors hypertrophe.



Mercredi, 12 juillet 2006
Gueule-de-loup


Le muflier, gueule de loup (parfois gueule de lion) a pour nom scientifique antirrhinum majus; c'est une plante vivace qui pousse naturellement en région méditerranéenne, dans les talus, les rochers, les vieux murs ou les lieux cultivés; il appartient à la famille des scrofulariacées. La tige dressée est ramifiée dans sa partie supérieure velue, glanduleuse et teintée de pourpre. Les feuilles elliptiques à linéaires de la base sont opposées et celles du sommet sont alternes. Les fleurs, dont la forme rappelle la gueule d'un animal, sont accompagnées d'une bractée à l'aspect de feuille, et réunies en grappe terminale. Leur couleur est généralement rose, pourpre, parfois jaune ou bicolore. La corolle en tube présente une lèvre supérieure à deux lobes et une lèvre inférieure à 3 lobes arrondis; ces lobes grandissent pendant l'épanouissement de la fleur et le tube de la corolle est alors fermé par un renflement de couleur plus claire et à deux lobes. Cela interdit le passage des certains insectes, seuls les plus puissants pourront atteindre le fond. Le fruit est une capsule à 3 loges qui présente à maturité 3 pores à son sommet.


Il existe près de 40 espèces d'antirrhinum comme par exemple antirrhinum bellidifolium à feuilles semblables à celle de la pâquerette et à épis de petites fleurs bleues, antirrhunum asarina à grandes fleurs parfumées, blanches avec une gorge jaune, anthirrhinum sempervirens à fleurs blanches avec des stries violettes. Le muflier des jardins qui est très cultivé est un hybride; il en existe de nombreuses variétés aux coloris divers et souvent éclatants. Ces variétés diffèrent également par leur port, leur taille, celle des fleurs ainsi que leur forme. Le muflier a déjà été utilisé pour la production d'huile à partir de ses graines.
(Texte copié/collé)





Le muflier, ou gueule-de-loup, est une plante tout à fait irrésistible, autant pour ses couleurs vives que pastels, que pour la forme enlouvée de " sa gueule ". C'est seulement avant-hier soir, alors que je suffoquais sous l'effet des serres, que j'ai pu constater à quel point cette gueule de loup en était bien une. C'est étrange parfois les circonstances: on travaille dans un domaine depuis plusieurs années sans s'être vraiment demandé pourquoi on appelle le muflier gueule-de-loup. C'est Katleen, ma jeune collègue de travail, âgée de ses jeunes 18 ans, mais qui s'intéresse à peu près à tout ce qui existe sur cette petite planète, qui m'en a instruite ce soir-là. Elle a tout simplement pris une de ces charmante petites fleurs blanches teintée d'orange et jaune, et avec ses doigts de marionnettiste lui a fait gentiment " aller la gueule ". Étonnant, ça ressemblait vraiment à une mâchoire de loup. J'en suis encore sous le chic choc des crocs. Quelques jours auparavant, ma supérieure m'en avait elle-même vanté les vertus, dont celle de sa grande résistance au gel; un vrai guerrier que ce muflier...J'en instruisis donc moi-même Katleen après qu'elle m'eut montré son tour de magie... Nous étions tombées toutes deux sous le charme irrésistible de ce " nouveau modèle de l'année " dans les mufliers retombants de 2006: le crocodile peachy. Avec ses fleurs assez grosses, blanches, mais nuancées de petites taches oranges et jaunes, on ne peut faire autrement que de se laisser avoir. Le muflier étant l'une des fleurs les plus résistantes au gel, ce qu'il y a de plus intéressant chez elle, c'est qu'on peut aisément lui couper la tête pendant toute la saison sans avoir peur de la faire mourir, puisqu'elle repoussera toujours de plus belle et encore plusse...C'est l'une des dernières à mourir au jardin, au champ d'honneur. Le muflier, qui ouvre son appétit avec sa petite gueule-de-loup...affamé, a été marié cet été à un fuschia gartenmeister Bunstedt, ainsi qu'à une marguerite de Paris, plus quelques magnifiques plants de bacopa blanc. Superbe comme effet...de serre.





Les fleurs qui nous étaient encore à ce jour inconnues ont ceci de particulier: elles finissent toujours par y apprivoiser le cœur vert du jardinier, et cet été il n'a pas seulement craqué que pour ce muflier, mais aussi pour l'Achillea gypsy white, l'agastache orange, la célosie fresh look orange, le coleus daffy, le coreopsis flying saucer yellow, le cosmos double click, la crossandra orange marmelade, l'euphorbia diamond frost, la gaura belleza blanc, le geranium confetti red, l'hibiscus luna pink swirl, l'ipomea sweet heart red, le lantana morning glow orange et jaune, la nicotine perfume deep purple, l'oxalis lucky, le petunia callie orange, le piment black pearl, la salvia mistic spires blue, et le zinnia zowie yellow flame...

La Vie, quand on y pense, c'est aussi ça, un vrai beau bouquet de formes, de couleurs et d'odeurs ...qu'on n'oublie pas.



Jeudi, 13 juillet 2006
La mer intérieure


La mer intérieure, celle qu'on ne peut pas voir de son lit,
mais celle qu'on peut lire avec les mots de cet ami…


Pour Ramon et Javier


Hier soir, j'ai vu ce film admirable qu'est LA MER INTÉRIEURE, (Mar adentro). Réalisé par Alejandro Amenabár, interprété par le superbe Javier Bardem, un acteur qui me plaît et me renverse à toutes les fois que je le regarde jouer. Il m'envoûte autant pour sa très grande beauté que pour son indéniable talent. Il y avait aussi tous les autres qui l'entouraient. Tournée dans le royaume de la Galice, LA MER INTÉRIEURE c'est l'histoire de:

" Ramon Sampedro, qui a passé presque 30 ans prostré dans un lit à la suite d'un accident dont il a été victime dans sa jeunesse. Depuis lors, sa seule ouverture vers le monde est la fenêtre de sa chambre à côté de la mer et son seul désir est de terminer sa vie dignement. Mais sa vie est transformée par l'arrivée de deux femmes. Julia, l'avocate qui veut soutenir sa demande de suicide assisté et Rosa, une femme du village qui tentera de le convaincre que la vie vaut la peine d'être vécue. La personnalité lumineuse de Ramon finit par captiver les deux femmes, qui devront s'interroger comme jamais elles ne l'avaient fait auparavant au sujet des principes au moyen desquels elles gouverneront leur vie. "


Ce film est inspiré d'une histoire vraie. Le scénario de "Mar adentro" est ainsi librement adapté du livre publié par Ramón Sampedro, "Lettres depuis l’enfer" et d’un recueil de poèmes, "Cando eu caia".

Il a convaincu ses amis de l’aider à mettre fin à ses jours au bout de 30 ans d’immobilité, le 12 janvier 1998.

Droit ou liberté de mourir: En 1998, le suicide assisté de ce tétraplégique avait ému les Espagnols et ouvert le débat sur l’euthanasie. La législation n’a pas changé depuis. Mais l’immense succès de Mar adentro, le film qui retrace sa vie, contribue à faire avancer sa cause. Il y a certaines scènes qui sont très envahissantes par moment, mais d'autres, si naïves et pures, qu'on pense que la Mort est enfin joyeuse...La fin m'a laissé comme un goût de doux-amer dans le coeur; mais les larmes salées de ma mer sont venues y attendrir le pourtour de mes artères trop tendues; je respirais... encore...Ne pas encore avoir vu ce film infiltré d'amour, c'est un peu comme être passer aux côtés de quelqu'un d'important qu'on n'aurait pas vraiment remarquer...Comme Ramon, je l'ai vue cette mer non agitée; celle qui en cette longue plage dorée et ensoleillée se donnait de l'intérieur; celle qu'on avait un matin ensemencé du sable protecteur...


GALICE

Marc Ogéret

Je pars ce soir
Tu pars demain
Souviens-toi de nous, Galice
tant creuser ta silice
On ne voyait plus de pain
Qui rentrera
Le grain, le foin?
Les fruits des étés pourrissent
Les vieux vergers de Galice
Gémissent dans le vent marin
Il restera des orphelins
Des arpents de solitude
Et puis la longue habitude
D'écouter pleurer les chiens
Partons ce soir, partez demain
Souviens-toi de nous, Galice
tant creuser ta silice
Jamais vers toi nul ne revient



Les Blue Seeds de Dipat
Lundi, septembre 27, 2004


The Blue Seeds

Je roule sur Mont-Royal direction est. Je n'ai pas de bagnole aujourd'hui. Je n'ai que mes rollers qui m'imposent crampes aux mollets et douleurs aux pieds. J'entre aux Anges Vagabonds et j'avance vers la caissière-proprio-mélomaniaque. Je la regarde et lui souris. Je cherche le comptoir du bout des doigts et m'agrippe tant bien que mal à son rebord. J'ai l'équilibre un peu précaire.

Allo ! Je peux t'aider ?
Visiblement, elle n'a pas remarqué ma gueule effrayée et mon corps vacillant sur ses minis échasses à roulettes.
Oui, excuse-moi. Y a un band franco-québéco-alterno que tu te dis: C'est vraiment un non-sens que ce groupe-là soit pas connu ?
Y en a une méchante gang, qu'elle me répond en souriant. À peu près tout ce qui se fait au Québec de vraiment nouveau et intéressant est malheureusement inconnu !
Oui je sais, que je rétorque. Justement, je cherche à faire connaître des groupes différents et des musiques inédites sur mon émission de radio. T'as des suggestions ?
- J'ai justement quelque chose pour toi, qu'elle me dit en me pointant du menton un poste
d'écoute caché dans son coin, silencieux. C'est malheureusement pas en français mais c'est fait au Québec par des francophones.
Je m'approche dans un roulement sans tambour. Le rock and roll n'aura jamais si bien porté son nom. Je scrute la pochette des yeux et lis: Un mélange de country noir, de blues, de folk et de rock.


THE BLUE SEEDS

Yayksss !, que j'me dis. Méchant mélange éclectique.
Je plonge ma tête sous les écouteurs et dans un nouvel univers. La musique démarre. Un fond de trip-hop... Humm, intéressant ! Une voix apparaît, doucement. Wow, quelle voix ! Portishead ?, que je me questionne. Mouais, Portishead !, que je me réponds. J'écoute pratiquement l'EP au grand complet. Je suis complètement envoûté ! Je raccroche les écouteurs et reviens sur Terre. Je me retourne vers madame Musique.
- Je le prends, que je lui dis, les yeux gros comme des roues ABEC 7 de 96mm et le sourire fendu jusqu'aux oreilles.
Elle me questionne sur mon émission et me remets deux albums compilation absolument gratos.
Tiens, ça va t'aider dans tes choix musicaux, qu'elle m'envoie en souriant, l'air complice.
Je paye et je sors, heureux d'avoir claqué dix malheureux dollars qui eux, n'en avaient rien à foutre. J'ai vraiment le cul béni.Pis vous autres, allez écouter ça pis vite. Ça troue l'cul, vraiment.
Je quitte pour le Saguenay jusqu'à mercredi soir. D'ici là, je vous tire mon irrévérence...



vomi par Patrick Dion à
http://dipat.blogspot.com/2004/09/blue-seeds.html


2 mousses dans l'nombril
 
Bonjour Patrick,
J'avais juste le goût de te ressusciter un peu ce matin, toi qui est parti manger des chips ailleurs. C'est ce soir le Grand Soir, et si le mien n'a pas encore été réellement béni rien qu'en les écoutant, peut-être qu'en les voyant live pour la première fois dans ce petit bar appelé Le bal du Lézard, que je tomberai complètement dessus !!! Il sera alors béni, mais autrement, et toujours à cause de toi !! ;-) En passant, je veux te remercier une autre fois, pionnier des blogues, y'a comme un arbre en moins dans MA Forêt de Mal-Aimés; tu manques au paysage urbain des blogueurs-écrivains. Ce soir, j'aurai une pensée brûlante pour toi en voyant Laflamme d'Amélie s'allumer pour moi. Une critique du show, non une impression plutôt, devrait suivre demain, si je ne suis pas encore trop sous le choc de l'Envoûtement...

http://www.patrickdion.ca/2004/10/carnets-de-voyage.html


Deux extraits, l'un de l'Issue, l'autre de la Mue, inspirés par AMPHETAMINES AND COFFEE...


C’était le début d’un interminable crépuscule…Amphetamines and coffee des Blue Seeds jouait; la flamme d’Amélie scintillait splendidement dans le lecteur…" I’m bound to the West, where the stars shine a little longer… "…Elle décida à ce moment précis, qu’elle quitterait son bled local pour aller vagabonder sur la Côte Ouest, dans cette chaude Californie qu’elle avait déjà visitée et qui l’attirait toujours…L’Ouest, là où le royaume des morts s’y trouve, selon la croyance égyptienne…

Ils la firent monter à bord de leur beau pick up doré usagé, mirent le EP des Blue Seeds, puis traversèrent le désert jusqu’à L.A…. Los Angeles where the stars shine a little longer, comme le chantait langoureusement la jeune accordéoniste du groupe country-noir- Amélie Laflamme…with darkly romantic tales of desolation, Ah! …Mélie…

PS: Rectification: à bord de leur beau pick up gris neuf...



Écrire n'est pas parler 


Sans la parole, le plaisir de l'amour diminue au moins de deux tiers.

Giovanni Casanova


Simon a dit: Écrire n'est pas parler...


Louise L. a dit: Écrire n'est pas parler ?
Ça dépend pour qui...;-)



Sunday, July 16, 2006
Les Blue Seeds de...Limoilou


 
Jeudi, 13 juillet 2006, il fait un temps d'enfer; rien ne peut être plus parfait sur la 3 ème avenue à Limoilou, là où la vie s'est calmement éparpillée un peu partout, sur les petites terrasses avec fumées, sur les balcons hauts perchés, dans les marches des escaliers de Limoilou, dans les bars sans fumées. La 3 ème avenue, celle de la Basse-Ville, dans ce Limoilou admirablement chanté par un Sylvain Lelièvre qui l'avait un jour habité, par un Garou, le vrai, le Charlebois qui brasse encore de la musique et de la bière. Oui, Limoilou, coeur battant de la Stadaconna Nouvelle, qui ce soir se fera charmée par le sourire d'Amélie Laflamme et de ses Blue Seeds...

En ce temps de pré-canicule, l'ambiance était à la fête. Le Bal du Lézard était presque rempli pour la première partie du show: Emilie Clepper, auteur-compositeur-interprète. Emilie qui n'a que 20 ans à peine, mais qui semble déjà avoir parcouru beaucoup de kilomètres, qui a beaucoup de vécu, selon sa maman. Emilie est américaine de par son père texan et québécoise de par sa mère, une dame tout à fait charmante, qui par hasard était assise à mes côtés. Emilie, qui a fait le choix d'interpréter de la folk music, sourit pratiquement tout le temps lorsqu'elle chante; elle possède, malgré son jeune âge, tout un charisme et toute une voix. J'ai beaucoup aimé sa prestation, qui était trop courte cependant; mais c'est ça, le FESTIVAL OFF: de courts spectacles qui donnent l'occasion à plusieurs jeunes artistes de se faire un nom en celui de la Musique, un peu comme une carte d'affaire qu'on laisserait à un inconnu pour attendre la suite des choses...Émilie Clepper, un nom à retenir. Mais si j'étais au Bal du Lézard ce soir-là, c'était d'abord et avant tout pour voir enfin Les Blues Seeds, ceux-là mêmes que M. Patrick Dion nous avait invités à découvrir il y a à peu près deux ans.

Comment décrire ce que j'ai entendu; je sais pas trop par où commencer... Les mots ne sont pas toujours ce qu'il y a de mieux pour exprimer ce qu'on ressent face à autant de magie, de charme et de beauté...musicale, de beauté tout court aussi. Barcelona qui nous déménage au-delà même de l'Espagne; Amphetamines and Coffee, qui nous dépose en quelque part entre Québec et l'Ouest des Etats-Unis, en plein dans le désert des routes du Nevada; A quick killing in heart, avec le son de l'accordéon d'Amélie, entre N.Y. Rome et Paris...

La Fée s'est réellement retrouvée dans le Pays des Corneilles Écorchées, et c'était absolument ravissant. Parfois, par le son de la guitare de François Dufault, l'auteur-compositeur du groupe, j'ai cru entendre une musique venue d'un autre époque, des sons santaniens, pinkfloydosés, morrissoniens, tous en même temps, ou séparément, je sais pas trop, mais ça m'a fait penser à cette musique que j'écoutais autrefois; mais en même temps, à rien d'autre qu'à ce son unique des Blue Seeds qui se déversait là, dans mes oreilles supersoniques.

Et la voix d'Amélie, qui transperçait les murs de mon cœur en cavale, parce qu'il n'y avait pas que le son des instruments ce soir-là qui me transperçait le cœur, il y avait aussi celui que formait le chœur des voix qui m'entouraient, celui de cette belle bande d'anciens adolescents que nous formions Alain, Régis, Denis-F. et moi; parce qu'un peu comme je le faisais souvent après la fin du show, nous sommes allés partager quelques mots avec les membres du groupe. Avec François, qui ramassait ses fils, ses pédales et tout le reste de son stock, j'ai causé du prochain album, du Patrick Dion en chef, qui me les avait fait connaître en septembre 2004, des courriels que je lui avais envoyés à la suite de l'écoute de ce superbe SALE CABOT. François, l'âme du groupe, le géniteur de tous ces sons, un être discret, presque secret je dirais.

Et Amélie. Après lui avoir acheté quelques T-Shirts noirs imprimés, et deux CD du Sale Cabot, elle, si jolie et si aimable, est venue dans l'arrière-cour du Bal du Lézard, pour nous entretenir des projets du groupe, pour nous annoncer qu'ils sortiront leur nouveau disque en février, si tout va comme ils le veulent. Et comme je l'ai fait plusieurs fois dans ma prime jeunesse, je lui ai demandé de m'écrire quelques mots, ceux-là dans mon carnet Moleskine.

C'est étrange de parler de carnet Moleskine, parce qu'à mes côtés, ce soir-là, il y avait un auteur " plus ou moins jeune " ;-) ... un auteur qui aime beaucoup la Musique je pense, parce que pour moi il est tout autant musicien qu'écrivain, surtout quand il nous compose sur son blogue d'inquiet les plus belles notes de son fidèle coyote. Lui qui la veille avait dûment écrasé le pied d'une jeune demoiselle au Festival d'Été, je vous jure qu'il n'a pas fait exprès pour renverser mon verre ;-), quand je l'ai vu se précipiter vers le bar pour m'en recommander un autre, un de trop peut-être ? j'ai compris pourquoi les mots de cette fille l'avaient autant blessé pour le reste de la soirée. La courtoisie de nos jours ? Oui, il a raison, ce n'est plus ce que c'était, comme " dans le temps où il y avait encore de l'éducation ".

Je me suis peut-être un peu éloignée de ma " critique " musicale, mais ce genre de geste, empreint de la plus galante des courtoisies, comptent pour moi; ces gestes anodins, ceux qui produisent le reste, ceux qui font revivre les souvenirs précieux des soirées inoubliables. De la Chaleur, de la Musique, de l'Amitié...et du Cœur...Rodrigue ! voilà ce qu'il m'ait resté d'inestimable de cette soirée de la mi-juillet...



Monday, July 17, 2006
Retrouvailles

 
Retrouvé ce texte de la Fée Blackstick sur le site de Mal de Blogue. Lui ai redonné un petit coup de blush sur les joues afin qu'il soit un peu plusse à SON goût...


TOUT ET RIEN


Tout et Rien,
qui apparaissent
soudainement
devant nos écrans
Tout et Rien
qui disparaissent
allègrement
devant nos tourments
Les fureurs, les humeurs
les ardeurs, les clameurs;
nous ne devons rien
à ceux qui nous les réclament,
mais nous devons tout
à celles qui nous les déclament
Écrire en même temps que vivre
fait plus de Bien que de Mal;
Écrire la nuit, le soir ou le matin,
ne changera rien aux sentiments
qui les ont fait s'établir
entre ceux qui les avaient bâti
il y a de ça quelques 200 ans....


Rien ne sera plus semblable,
parce que tout deviendra
réalisable...
parce que les ruelles seront
habitables
parce que les mauvais rêves
seront rétractables...


parce que les auteurs
seront misérables
quand leur chair succombera
aux charmes de
l'Inéluctable....
quand leurs bouches
trouveront
le Chemin du Désirable,
ils ne frimeront pas,
ils resteront les mêmes
que ceux qu'ils étaient
avant d'avoir été conçus
" à l'amiable "
avant d'avoir été
trouvés...coupables...


Comme toi, auteur,
j'ai compris
que la PEUR
n'avait plus sa raison d'être,
mais que le sens que nous
lui avions donné, l'avait...

Ce soir j'écris ce qui me
passe par la tête,
avec ce qui me dépasse d'elle

Les blogues ont ceci
d'extravagant:
Tout et Rien deviennent ici
les personnages principaux
d'un nouveau film,
issu d'un scénario
inimaginable,
qu'il m'est trop difficile
de mettre en scène,
parce que les effets secondaires
seront trop dommageables....
comme pour boire, écrire,
rien que pour s'amuser,
comme pour boire, frémir,
rien que pour s'inventer...

Plus de sons, plus aucun bruits;
la surdité des amours interdits
dans la somnolence de nos nuits,
soubresaut soudain de nos ennuis
N'écrire que pour fuir le Temps,
celui-là qui nous a retrouvés
un certain soir d'été,
celui qui nous a fait le Don
de son aurore dorée,
comme le fût également celle
d'un certain matin de février...


Pour ne plus jamais se relire,
ne boire que du café aromatisé,
puis aller dormir dans un lit...
pour rêver dans un rêve...
parfait


N'écrire que pour Nous,
Ne vivre que pour Vous;
Allaiter à tous tes mots,
et repartir encore à 0...

écrit en live,
en amour,
sans détour
ni abstention....
 
La Fée Blackstick



Anasarque


Hydropisie: n.f. Vx. Anasarque.
Anasarque: n.f. (gr. ana, au travers, et sarx, sarkos, chair). Méd. Oedème généralisé.



Jeudi, 27 juillet 2006
Every day is exactly the same
Nine Inch Nails...



encore un beau jeudi,
un autre beau jeudi...
comme celui qu'il faisait
peut-être en l'an 2000...
Comme chaque jour
de ce nouveau siècle qui
s'annonçait dans le fracas
de la peur du Grand BUG,
je retranscrivais dans
les petits casiers quotidiens
de l'agenda d'art qui m'avait été
offert à l'occasion de la Nouvelle Année,
quelques phrases et
citations, que je glanais, ici et là;
des mots prélevés
parmi la multitude de lectures
que je faisais; des mots qui m'ont
émue ou étonnée, ou tout
simplement qui m'ont
" éclairée ". J'y ajoutais,
de temps à autre, les miens...
Sur ce blogue, je m'amuserai à les
déposer, les uns après les autres...
Voici celui du 27 juillet

... aussi frais et
comme un vent
coulis
certain soir
presque
immobile.


Jean Basile
La Jument des Mongols



Vendredi, 28 juillet 2006


Pour faire une suite, île logique, à ce que j'ai déjà écrit sur l'un des défunts blogues de l'inconcevable Pat B. et à cet article de Marie-Claude Fortin, je vous en-voix mes impressions personnelles suite à la lecture de ce Zinc spécial voix féminines... En espérant qu'un jour le mot androgyne y prenne TOUTE SA place dans la Littérature.

Madame Mélanie Vincelette
Around Midnight, il était moins une...


Dernier achat dans le super-marché du Salon du Livre de Montréal de novembre dernier: le Zinc no. 6, spécial VOIX FÉMININES. À prime abord, c'est la couverture qui a attiré mon œil fatigué de la veille, celle d'une oeuvre signée, soignée et saignée de Madame Pat B., Sophie Bernier, intitulée LA MORT DE BARBIE. Comme à peu près toutes les superbes photos qu'elle a l'habitude de prendre de son cher époux, l'inconcevable Racoon, celle-ci n'occultait point ce que j'étais pour lire un peu plus tard...Par ordre d' " apparitions " voici donc mes impressions.
 
NELLY ARCAN, les noms de ma mère.
Ma toute première lecture de mots arcaniens. Phrases retenues:

Il paraît qu'au début de la vie la mort passe par la bouche, il paraît qu'au début de la vie personne n'est sûr de vouloir vivre...
La laideur peut mordre et japper...
La mère, traitée de chienne, de truie, puis de soue, a évoqué en moi, la lectrice-mère, des images fort esthétiques et raffinées, empreintes de cette beauté rose et close dans le fin fond d'une porcherie anonyme. La mère, la fille, la gifle, le père...la fille...et....le poids:
une prématurée suspendue dans le temps... ma voracité a toujours été celle des enfants qui cherchent à se tuer en avalant tout ce qui leur tombe sous la main; à force d'avoir faim j'y ai sans doute pris goût.

Voilà j'ai enfin pu manger à ma faim...de Louve.

SUZANNE MYRE, ah!-caramel

La mère à son fils:
" Tu es un vrai petit cochon !..."


(De lait ?) Jouissifs ces mots fort alléchants, y ai pris une bonne pause RELAX, style Vachon-Saputo...

Nos mamans nous promettent de nous soigner ensemble, à condition de nous porter en bons malades, c'est-à-dire de ne pas échanger nos mouchoirs par erreur et de ne pas boire dans le verre de l'autre.
A..A...AT...CHOUM ! Suzanne Myre en a mis tout plein avec ce texte....et partout. ;-)

MARIE-HÉLÈNE POITRAS, depuis que les églises ont des trous dans le ventre

Troisième découverture du jour (ou du JOUIR). Assurément l'une des plus éprouvantes, mais non pas la moins belle...


PALE BLUE EYES...les dernières canicules crevantes d'août..
comme un spot aveuglant dans l'Homme-Éléphant...
femmes emprisonnées dans un banc de glace
reines de neiges enneigées aux joues bleues

" Chtème MHP ", c'est à peu près tout ce qu'on aurait le goût de lui souffler à l'oreille. On est tous, et toutes, très content(e) s que tu portes des jupes aussi courtes...;-)
Offrez-lui quelques tessons de vitraux pour se souvenir de tout ça... toute sa vie durant...ne pas perdre une seule seconde de cette aube lactée...


KIM DORÉ, à propos des pieuvres

Des mots greffés dans la brique....


DANIELLE PHANEUF, une heure plus tard dans les maritimes

La tisane est à point.
Et ta queue?...
Et la queue, Alouette AH! ah! Caramel...mou...

Sous le couvert de l'humour: l'Amour...toujours aussi....crémeux...Moins le romantisme et les préliminaires...OUF! ça a de quoi encourager une pré-post-ménauposée !!

PASCALE BOURGUIGNON, le cadeau
Un cadeau alternatif pour la Littérature québécoise, parce qu'il y encore beaucoup de place en Elle...

MARIE-SISSI LABRÈCHE, la mariée
Charme cloîtré de l'écriture dans la masure...
Robe gâteau dans la grisaille du demi sous-sol...
Voile de rides suspendu sur la peau qu'on cajole...
Cérémonial sacré du rempli des bulles de l'envergure...
Mots de tulle entreposés dans les petites fioles..
MSL, comme une bonne dose de vitriol...


MARIE-CHANTAL GARIÉPY, haïku
Après le champagne de Marie-Sissi, le Jack Daniels de Gariépy.. MCG, comme une autre bonne prescription pour la Folie, celle pour laquelle le Désir s'amnésie...

MÉLIKA ABDELMOUMEN, p. fragments d'une lettre d'amour
Abdel...quoi ?? ;-)
Je viens d'une terre où être un intellectuel lent et tranquille est garantie de pauvreté et d'échec. Aimer tranquille un homme et nos enfants, écrire tranquille des films et des romans et verser...des torrents de larmes...
I wanna be saved by you and nobody else but you...
Rien à rajouter sur ces mots-là, sinon y verser quelques larmes...


ÉMILIE ANDREWES, le porc et le paysan
Les derniers porcs. Nous sommes les porcs de l'ombre.
 
Émilie Andrewes, (Les mouches pauvres d'Ésope) MA découverte de ce Zinc no. 6...
Par l'originalité de ce conte venu d'une autre époque, celle où le porc n'était pas encore considéré comme l'équivalent d'un homme ou d'un rat, (entités importantes d'une courte chaîne.... alimentaire). Se démasquer des autres auteur (E) s dans une langue aussi savoureuse que celle d'un porc, une langue bien marinée dans le plus succulent des vinaigres...Émilie Andrewes, acide acétique de la Nouvelle Littérature, Émilie, qui laisse tremper ses dents...dans l'herbe, a de quoi surprendre n'importe lequel des pourfendeurs de la littérature québécoise...
N.B. ne jamais manger de porc les jours impairs...


KAROLINE GEORGES, la relation
Une lecture jamesdeannienne, à la " to young to live, to fast to die, bye..bye..."
Comme une gifle en pleine face qui CRASH pour une femme qui écrit dans le DASH; une femme sans FLASH mais qui SPLASH des mots qui HASCHENT et qui CRA-VACHENT...
...Dommage, tu pourrais vraiment me faire jouir...
C'est un GRAND PAS...pour la femme, ;-) que de lire des mots aussi perCULtants...

NADINE BISMUTH, décalage
Décale l'âge, ou le traitement au collagène sur les lèvres minces de la lit-E-rature québécoise... gonflée à bloGue...;-)
Le code A-U-S-T-E-R , le fantasme de la ménagère!!
Ce Bismuth-là m'a finalement donné le goût de me faire un... SCRAPBOOK. En lisant ce texte collant j'ai eu comme l'impression que " quelqu'un d'autre " était venu fouiller dans MES poubelles...ou qu'il ou elle allait le faire ;-) et comme toute bonne histoire, la fin m'a déroutenvoûtée...


FRANÇOISE DE LUCA, les pommes de René Char
De quoi souffres-tu ? De l'irréel intact dans le réel dévasté ? De leurs détours aventureux cerclés d'appel et de sang. De ce qui fut choisi et ne fut pas touché, de la rive du bond au rivage gagné, du présent irréfléchi qui disparaît. D'une étoile qui s'est, la folle, rapprochée et qui va mourir avant moi ? ....[ ]... Je venais de trouver une terre pour ma solitude, une eau pour ma soif inhabituée...
René Char
Plus que dans les livres, plus que dans leurs pages fulgurantes, je sentis dans ce lieu la présence du poète, sa présence impérieuse et tendre, sa quête inlassable.
Et de cette solitude et des livres est né un amour, une amoureuse aux yeux clairs...
Il reste un jour pour contenir ces années, pour leur donner sens et mémoire. Un jour dérisoire et splendide pour unir notre amour et la poésie...

Que faudrait-il donc ajouter aux mots du Poète et à ceux de l'Écrivaine ? RIEN...absolument rien...Tout y était si...parfait.


MEB, le courant vert
Femmes
Femmes glow in the dark
Brillantes dans le noir
Griffonnant sur des bouts de papier
Des dessins
Des mots
De secours
Coquillage
sans coquille
Personnage
sans personne
Seulement se taire
Et sourire
Comme sa mère
Ce fort beau poème résume presque à lui seul le recueil...
D'une héritière illégitime extraordinaire:
des bonbons à l'amante....et des toffee écossais...


JANICKE MORRISSETTE, la route
La Route
Les bras en croix
Les cuisses en bois
L'ordre du Grand Repos
dans la classe des demi-héros...
Mettre à feu des mots...faux, s'il le faut.
sur la partie invisible de ces photos,
c'est peut-être pas ce qu'il faut,
mais quand il le faut, il le faut...


KETRIN LEKA, le poids de la soutane
C'était donc cela la Chaleur de Ténèbres ? Oui, l'hiver peut enfin arriver...


JADE BÉRUBÉ, mercenaires de l'art
De tout temps, le théâtre n'a cessé de fournir aux théoriciens des occasions de remettre en question son utopie inhérente: la capacité de mentir avec franchise...
L'histoire du théâtre nous apprend quant à elle que les troupes permanentes s'inscrivent souvent dans un " Mouvement préparatoire à un bouleversement social "...


CRISTINA IOVITA, metteure en scène québécoise...dans un monde constitué d'éternels pigistes...


Voilà, Madame Vincelette, ce que l'Écriture de vos Nouvelles Voix Fémines est venu saborder dans la mienne...Comme on coule un navire en mer avant qu'il ne tombe aux mains de l'Ennemi, j'ai compris qu'il n'y avait pas que les hommes qui savaient écrire...Merci de m'avoir repêchée à temps dans le Grand Bassin Salé de la Mère souffreteuse aux mots de rage et de calme...




Vendredi, 28 juillet 2006
Le bas bleu


La passion est une bouée à laquelle s'accrochent les fureurs de l'été.

Claude Gauvreau



Samedi, 29 juillet 2006

Écrire le vendredi soir, around midnight, juste avant que la Nuit ne se lève. Le nouveau silence de La Vieille Machine, celui qui mène au bal masqué les Mots Morts de ma plume de Sang séché. Le Sang Blanc de l'Homme-Néant qui les dilue en quelque part dans les Encres Noires de son désespoir. Le Bruit Souffreteux de son Corps quand ils découche sur les grabats incendiés les mots parfaits de son Silence échevelé. Son silence qui parle plus haut et fort que ses cris postés dans la Fureur. Pour mieux se taire, il lui faudra donc faire...un peu plusse de bruit...

Du bas-bleu au bas rouge ...


Les mensonges qui en disent plus long que la Vérité
Quand un mensonge s'arrête,
cela ne veut pas dire qu'on
rejoint la Vérité.


Frédéric Beigbeder




Samedi, 29 juillet 2006
L'amour etc...


L'Amour est un grand maître. Ce qu'on ne fut jamais, il nous l'enseigne à l'être.

Molière



Dimanche, 30 juillet 2000

Je sais pas trop ce qu'il voulait dire par là, mais c'est peut-être vrai.


Lundi 31 juillet 2000


La canicule confine à l'oubli,
prépare l'absence,
abolit même les nobles habitudes
.


Robert Lalonde
Le Vacarmeur


Les chaleurs en souffrance
des jours gonflés d'offense;
La serre remplie de transes
pour la venue du mois doux...
Effluves de notre sixième sens,
nées du Fleuve de l'Ignorance;
L'Aoûtement des circonstances,
avant le sommeil de la dormance
Qu'on s'endorme
juste avant de l'étrangler,
ce huitième mois qui
peut bien encore s'amener;
Qu'on le somme
de ne plus nous déranger,
avant que l'automne
ne fasse enfin son arrivée...




Lundi, 31 juillet 2006
Le silence des arbres 


Je n'ai jamais dit ce que tu dis que j'ai dit.
Et pourtant, le corps est un lieu où rien ne meurt.
Et chaque nuit, du silence des arbres, tu sais que ma voix
s'avance vers toi.


Paul Auster
Nuits blanches



Mardi, 1er août 2006
Manger à la même table

 
Ne prenez pas les gens pour des cons,
mais n'oubliez pas qu'ils le sont.


Frédéric Beigbeder


La veulerie des commensaux

Jean Basile



Mardi le 1 er août 2000

C'est ce qui est écrit dans l'agenda du 1er août 2000...La veulerie des commensaux n'est pas un titre de roman de Jean Basile, ces deux mots proviennent de La Jument des Mongols, un très beau roman qui m'avait été " suggéré " involontairement par VLB lui-même, suite à la lecture de l'une de ses œuvres. Veulerie (un peu pour Mistral et ses V) et commensaux, simplement pour la sonorité du mot, (et pour le restaurant Le Commensal...)
Un peu plus de renseignements maintenant...

Commensalisme

Le commensalisme (du latin co-, avec mensa, table : compagnon de table) est un type d’association naturelle entre deux êtres vivants dans laquelle l'hôte fournit une partie de sa propre nourriture au commensal: il n’obtient en revanche aucune contrepartie évidente de ce dernier (la relation est à bénéfice non-réciproque). Cela dit, on s’accorde à penser que le commensalisme est une association non-destructrice pour l’hôte (ce qui le différencie du parasitisme; ce dernier peut tout à fait continuer à vivre et évoluer en sa présence et, le plus souvent, " ignore " tout de la relation. Les survies des deux organismes ne sont pas interdépendantes.




Mercredi, 2 août 2000
Brimborion et Greluchon

 

Brimborion: n.m. (du lat. breviarium, bréviaire, de brevis , bref).
Litt. petit objet de peu de valeur.
Greluchon: n.m. Fam. vx. Amant de coeur d'une femme
entretenue par un autre homme.



Brimborions
et Greluchon
Bon à rien de
brimborion,
Bon à rien,
mais beau
et mien.
Objection!
Sans signification,
Petit objet
sans ambition




Mercredi, le 2 août 2006
(Variation spontanée...6 années plus tard)


Objection!
votre Honneur.


Brimborions,
objets nuls
sans aucune
signification,
qui dorénavant
attireront
un peu plusse
mon attention...


Brimborions
qui occupent
maintenant
tout l'espace
de ma maison


Brimborions,
objets réels
et sans valeur,
sans aucune
véritable
signification


Brimborions,
petits objets
sans aucune
autre ambition
que celle
de s'installer
dans le haut perché
des bas plafonds,
ou de se dissimuler
dans les creux usés
du Sofa des Salons

.
Brimborions
de la Réclusion,
qui n'ont d'égale
valeur que celle
qu'offre la saveur
éphémère du sucre
des vieux bonbons,
réglisse noire en bâton
d'une Fée à l'abandon;
Bonbons à l'amante
desséchée


Fondants à la saveur
d'éphèbes frimés ou
viandes de prés-salés
aux sudations spontanées,
tous installés dans le fin fond
du palais de la Mère Thume


Celle qui avec sa main hume de loin
les dos envoûtés des cœurs gironds,
les dos arqués des mâles-aimés,
les dos bandés des petits greluchons


Brimborions anciens ou nouveaux,
pour y amuser sans prétention,
le troupeau né de poètes blonds,
ceux qui ne m'écrivent jamais trop


Brimborions illégaux,
pour y évaporer
mon trop plein de mots


Brimborions
pour musarder
Greluchon
pour l'Épousée


Écrire que pour
s'amuser et lire;
Perdre son temps
tout en le retrouvant


Voilà votre Honneur,
c'est ce que ce matin
j'avais à vous dire...



Jeudi, 3 août 2006
Le Faire et l'Être

 
...il est des êtres qui savent vous aimer en rendant le manque très mince, tandis que d'autres ont le drôle de talent de créer en vous un fabuleux besoin, ils s'imposent à vous comme des drogues.

Chantal Thomas 
Chemins de sable

Le faire est révélateur de l'être.

Jean-Paul Sartre

Et l'astre et les flambeaux font des zigzags fantasques
dans le fleuve plus noir que le velours des masques.


Verlaine




Jeudi, le 3 août 2006

 
Hier soir, dans le haut du Ciel de Québec,
des flèches de feu allemandes sont venues s'éparpiller
entre les pluies d'or réservées à nous, spectateurs invités,
et les milliers de fusées catapultées vers le Nord étoilé...

Nous, pauvres petits cosmonautes avachis
devant la splendeur de ce Néant de couleurs,
ébahis devant autant de prismes de bonheurs,
fîmes demi-tour pour aller rejoindre nos moteurs,
ceux qui nous font respirer l'Essence du Malheur,
ceux qui font tourner ce monde sans fin,
ce monde sans importance...

Ce monde qui court à sa propre perte,
en le noyant ou l'asséchant,
en le pulvérisant de vraies bombes
et non pas d'artifices quelconques
ce monde qui continue de tourner,
ce monde qui s'écrie par en dedans,
au-devant de tant de beauté,
qu'il était beau et fort cet Entêté,
ce monde de brûlés, ce monde d'écorchés,
qu'il était beau et chaud
tout comme le Dernier Été


L'espace de quelques instants,
le Noir...devenu si scintillant...

***


Au retour de ce spectacle de sons et de couleurs, ici, chez moi, dans le sous-sol à moitié fini, il y en avait un tout autre, un qui m'a beaucoup fait penser à celui auquel je venais d'assister...


Trois magnifiques jeunes hommes au début de leurs vingt ans, heureux d'être aller prendre une bière ensemble en ville, leurs yeux comme des foyers, remplis de leurs lumières et de leurs feux... Probablement trois futurs physiciens, qui entreront bientôt dans leur nouvel Univers, en septembre...Quel beau spectacle ce fût pour moi, la mère, que de voir son fils aussi resplendissant devant toute la Connaissance de ce Nouveau Monde qui s'offrira à lui ainsi qu'à ses deux amis. Il n'y a pas que les spectacles des artificiers qui font le bonheur de notre monde, il y a ceux qui se retrouvent dans le fond de nos regards étoilés, au bord de nos mots retrouvés, dans les gestes provisoires qu'on invente au nom du Hasard... Je n'écris pas ces mots-là seulement pour les écrire, mais aussi pour les faire agir...et ré-agir...



Vendredi, 4 août 2006
Le Merle Blanc et le Coeur d'Artichaut

 
Il existe une chose qui est pire que d'être avec toi,
c'est d'être sans toi.

Frédéric Beigbeder
Vendredi, le 4 août 2000


***


Une peine tiraillée de bonheur ment toute vérité dévoilée, alors que battement ailé de courage, enraye les rages incrustées de douleur...

Régis Caron


Encore une fois, avoir reçu d'un poète inconnu des mots plus ou moins crus; des mots alourdis des restes d'amours déchus; des mots venus de son propre Instable; des mots qui reflètent bien une certaine réalité inachevée, des mots sans véritable identité, que celle qu'on veut bien dévoilée. Les uns après les autres, les avoir lus, puis les avoir relus, pour ainsi les avoir plus ou moins reconnus. Écrire à quelqu'un pour la première fois, c'est un geste qu'on n'oublie pas.
E-changer des mots nouveaux pour effeuiller les Cœurs d'Artichauts...
Le merle blanc, une belle expression ce matin; en savourer les différentes définitions...

Merle blanc: personne ou objet introuvable.


Si vous faites cela, je vous donnerai le merle blanc: se dit pour défier quelqu'un de faire une chose qu'on regarde comme impossible. On dit aussi c'est le merle blanc de: Quelqu'un qui possède des qualités très difficiles à réunir.



Samedi, 5 août 2006
Le paramètre des modifications


Les paramètres, les modèles, les modifications, et puis la modération, qui a bien meilleur goût..Tenir un blogue, ou plutôt ternir un blogue, c'est à peu près la même chose: faut être devenu fatalement aventureux, présomptueux et surtout dangereux pour s'afficher ainsi devant les autres...
Exemple:


extrait du feu forum Christian Mistral
Y'a pas de doute - de LouiseL (23/06/04)

J'ai pas l'habitude de m'ingérer trop souvent sur ce forum, mais là, il le faut, à cause de votre Doute. Quand le temps est arrivé d'écrire, il est arrivé. Peu importe s'il sera bon ou mauvais ce roman, il sera. Vous y travaillez depuis long-temps écrivez-vous, qu'est-ce que c'est d'abord ça LE TEMPS? Vous sachant intelligent, je vous pose la question: qu'est-ce que le Temps pour vous? Je ne l'ai pas encore rencontré personnellement ce mécréant.

Et voilà comment on s'ingère dans la vie d'un Autre, dans son sacro-saint giron; et c'est parfois de cette simple manière qu'on en atteint les plus hauts sommets...de l'écriture. C'est ce qui m'est arrivé un soir de juin 2004...avec Simon Gingras.



La faim de l'Afrique 


Tout nuage n'enfante pas une tempête.

Shakespeare



Samedi, le 5 août 2006


Qui s'approche trop de l'encre devient noir.

Gilles Jobidon
La route des petits matins


Monsieur François Avard,
qui en ce parfait matin d'été, à la belle chaleur sèche,
est venu troubler, avec son opinion engagée
de lecteur outragé, les eaux dormantes de
notre trop petite mémoire africaine...

Origines mortelles des Encres
pour les cous noirs qui se pendent;
Mots de blancs qui les quémandent
pour des langues qui sous-entendent
Oreilles de sourds qui se tendent
aux sons visqueux de l' Afrique qui débande;
Têtes de l'Art qui côte-à-côte les pourfendent
au nom de leurs corps mourants qui s'étendent
Cœurs en fête qui se fendent,
âmes du diable qui se vendent;
Mots sanglés qui se scandent,
sangs mêlés qui se répandent
Voix concassées qui se suspendent
autour des muscles fanés qui se détendent;
Viandes à sécher au soleil qui faisandent,
faim de l'Afrique, à qui on en redemande
Depuis l'humidité latente des corridors délabrés,
les trop lentes réponses à venir qui attendent,


Là où trop peu de questions parfois s'y demandent
Et la petite peur qu'on appréhende
cause de leurs armes qui se rendent


Ce n'est plus la peine qu'on s'y rende:
on fera le Trajet plus tard, à pieds secs,
après le Grand Débarras de leurs Méandres
Au nom de ces enfants qui meurent et qu'on vilipende,
leurs territoires qu'on envahit juste pour les défendre;
Ces sujets, ô petits rois, que parfois trop tard on réprimande,
au nom des Objets obscurs qu'on achète pour leur revendre ...
Encore quelques coups de griffes aux arbres chétifs,
sur leurs écorces nues qui aujourd'hui meurent à vif;
C'est l'Arme secrète pour tuer ainsi toute l'Afrique...
Ces larmes sécrètent à sec des mots qui tombent à pic
Mots morts de faim pour moi, Fée Blackstick,
mots d'où là je viens vers toi, jeune Afrique;
Mots immortels des Encres Noires,
Mots de vieux bordels et de foutoirs...
MERCI à tous les Monsieur Avard de ce monde
 
Louise Langlois
Samedi, 5 août 2006



Lundi, le 6 août 2006
Les grive de Bicknell



Morne lundi avant-midi,
ivres du petit matin gris,
les nouveaux amoureux
n'ont presque plus faim...
Ils reculent sans fin
à bras raccourcis,
et font 3 petits pas de souris....
Mardi après-midi
au sein du livre défait,
vidés de leur cent regrets,
le sexe du sang seulement
pour s'exprimer
dans le milieu du lit


Les yeux secs et la Voix Vive
dans la main humide de l'Ami,
ils n'entendirent point au loin
le Chant unique de cette Grive


De deux grands pas de géant
ils avancèrent tranquillement
pour y traverser le Temps;
Ils étranglèrent au passage
le cou bronzé de douze enfants


Jouer avec les Mots,
l'Amour et les Gens,
pour y danser seuls
de temps en temps,
le tango du Mourant


Pour y perdre
presque au complet,
et la tête et le bec
et le cœur et ses ailes,
en plus d'une partie
de son latin
plus et de son grec,
les 26 lettres
de l'alphabet


Depuis les lumières
agonisantes de l'Abandon,
celles encore plus grisantes
qu'un matin bleuâtre
et de faim du monde
Celle venue arrimer
dans l'Âtre du Ventre
les cent autres raisons
qui nous feront passer,
par le bonheur des Nuits Blanches,
au travers de l'Ennui
que l'Amour nous invente


Mal réchauffée.
mais au-dessus de zéro,
matinée roucoulée du pigeon
dans le réchaud de l'édredon...
Matinées de ceux
qui contournent
les lumières jaunes et sales,
de ceux qui détournent
la pâleur des abat-jour


Pour vous, Amis de la Cavale,
avoir eu le temps de regarder
au travers de vos mots insensés,
les odes affamées qui m'avalent,
les heures endiablées qui détalent
Les heures avancées de l'Est
qui fuyaient injustement le Temps
pour le Plaisir et pour l'Envie,
pour le Devenir de nos tourments
Ce Temps qui nous cherchait
parmi les terrains mouvants,
au-delà des nuages et du Vent,
sur les chemins qui compostaient
les restes réchauffés de vos ennuis,
ces restes qui trop souvent
nous arrachent à la Vie


Les autoroutes bondées
de gens qui s'aiment
qui cherchent
et qui fuient,
c'est ce que Morrisson
avait un jour écrit...


Quelqu'un,
atteignit
mille ans;
Quelqu'un
qui rêvait
d'Italie
Quelqu'un
qui lirait
un jour
tout Dostoievsky;
Quelqu'un
qui boirait
en une nuit
tout Bukowski


Dans le dernier appel
au coucher du soleil,
l'heure où le brouillard
s'installe pour la Nuit,
dans les couleurs issues
d'un nouveau crépuscule
on peut entendre d'ici
le chant rare de la Grive



Dimanche, 6 août 2006
La vigne de sang ou les poires abîmées


Quand le soleil fait le vin
et que le sang danse dangereusement
dans les veines ou la vigne.


Jim Morrisson


Ai acheté un panier de poires abîmées pour un dollar.

Christian Mistral
Vacuum


Dimanche, le 6 août 2000


Toutes les fois que je lis cette phrase de Mistral,
mon cœur se contorsionne tel une acrobate (chinoise)...
Heureusement.



Lundi, 7 août 2006
Les Grives de Bicknell II



L'autoroute
est bondée
de gens

qui s'aiment
qui cherchent
qui fuient
si avides
de plaisir
et d'oubli.



Jim Morrisson
Wilderness



Mardi, 8 août 2006
Vies Sages de juillet



To Carl, a young boy that I knew...one day


Yeux plus bleus que JAMAIS
Cœur plus près que l'Inquiet...


Nothing is really real
Without our words, dear
Nothing will be real
My dear young heart
My old friend NokturA


Corrompt


Où se cacher quand on est amoureux ?
Où se tricher quand on naît corps rompus ?
Dans le dos d'une mère toujours plus jeune ?
Dans le dos d'un ado luisant et sans préjugés ?
Ou revoler dans le coin rouge de l'Éternité ?
Où s'embrasser quand le temps sera venu ?
Où se coucher quand les lys auront disparus ?
 

sdfjkk erwui hiug iwer9834hi

Samedi soir
de presque
Pleine Lune,
Samedi soir
de presque
auto-immune---
La peur d'être
confrontée à
une mauvaise
nouvelle-née...
La peur d'être
à nouveau
enceinte du Passé...
L'Amour emprisonne
ceux qui ne veulent
pas s'en évader...
Avec les lueurs
de mon amitié


rgio 87uerghh i
(à partir d'une photo)

Dans les parcs d'amusements
pour y retrouver la vie de cet enfant;

Celui qui ne vint jamais dans CE monde,
celui qui jamais ne craint les cœurs qui l'en inondent...
Carl s'amuse comme cet enfant que je n'ai jamais eu;
Ce garçon aux yeux si bleus qu'il m'aurait fallu...
(mais que j'ai tout de même eu)
Ce garçon au cœur flexible qui n'avait pas vu
ce que les autres humains lui préparaient comme issue
dans ce monde all câlins ...


Profil de côté



Mais qu'est-ce qu'elle tient dans ses mains ? Elle ne tient...rien; qu'un tout petit bout de chair humaine qui tente de respirer l'air de la Géhenne. La pensée qui inonde le courant de son cœur-en-tête, celle qui secoue et profile le dehors du Temps qui file... Carl est dans la tête de cette fille qui lui écrit de la prose d'hémophile...


Avec ou sans fenêtre

Si nous nous étions rencontrés au bout de TA route,
nous nous serions animés, sans aucun doute.
Mais voilà que le Temps file parfaitement vers l'Issue de la Mort,
et que nous n'en sommes qu'au début de l'Amour et du Hasard...
Rien n'est vraiment facile en ce monde,
mais rien n'est toutefois perdu,
puisque je t'aime et que c'était dû...


La haute


Je savais que j'écrirais un jour sur ces images,
sur tes dessins;
Je savais qu'un soir il y aurait plus rien
qui puisse m'interdire
de te voir tel que tu es toi, Carl C.
Sans artifice, sans précipice..
Sans malice, sans préjudice..
Tu es...parfait, je le sais,
puisque c'est ainsi fait...
La Haute est là-haut, et se prélasse;
La Haute est en bas et puis se casse..
arbres et ses habitants
Tes arbres avec ses habitants dedans...
Majuscules et Minuscules:
les tentacules du Ridicule...
Le Vent en a décidé autrement:
il se ferait trucider par des Oiseaux de Passage
qui offriraient aux tremblotants pays sages
des Issues sans faim pour que s'en échappent
des gens trop sages mais non moins affamés...
Tous ces arbres sans ramage, enflés de sève,
comme c'est dommage tout ce qui les ravage...


Petit Soleil humanoïde et ses parents

Pour l'enfant Carl du haut de ses 7:


Une paire d'ailes rouges
pour aller rejoindre sa Maman
dans le Bleu d'un Ciel
Orange et Mauve.
Son père l'attend...impatiemment...
Tout en admirant le RegART
que projette son Fils sur celui de sa Maman,
il espère que le Temps arrangera les Choses,
celles qui n'auraient jamais dû arriver
en ce temps gelé de la mi-janvier...


Soleil Éponge


Le Soleil
toutes les grandes
peines d'automne;
il rêve et ronge
qu'il nous donne
des éclats de VERT
de BLANC...
et de COPPER-
TONE...


Le Soleil-Éponge...
Le Soleil qui songe
aux peaux qui le rongent
et aux mots cancéreux
qui lui défoncent
la peau du verbe,
O! moiteurs du verbe
qui te chantent tout haut...

Loup-garou crachant le feu
(à base de tache de café)
Ne plus avoir
le goût de
lutter,
Ne plus avoir
le goût de
dégoutter...


Une vie de 24 ans,
c'est pas de trop pour compenser
celle d'une jeune Maman...
mais c'est tout
de même moins pire
qu'un sourire
évanoui dans le Néant...
Et c'est tout de même mieux
que la mienne qui s'en va
dans le Creux de l'Étang...


œil arbre cerveau
Cette femme nue,
qui t'obsède, ingénu...
cette femme-œil
cette femme-euse
qui te détient,
seule,
dans son recueil
Reviens la chercher avant qu'il
ne fasse plus clair cet été...
Reviens vite la dispenser,
avant qu'elle ne se soit échappée
dans son air...
climatisé
Elle t'aime plus que sa propre mère,
Elle t'aime plus que son propre frère...


cjd star
 
La parfaite harmonie
de l'équilibre en folie...
Faire
toile 69
pour éluder l'Élite;
Et surtout,
ne pas se faire
Hara-Kiri...
tout de suite
HellRider avec toi
Ton corps est fatigué...
Le mien, aussi, éreinté


S'il fallait qu'on en vienne
à la conclusion certaine
que nos corps sont trop épuisés
cause de nos travaux forcés,
ou de ce trop dur été,
il n'en faudrait pas plus
pour qu'on s'envole au bord de la mer
y repêcher des cadavres de moules,
allaiter à l'Oeuvre d'une mère goule...
T'avoir aussi près de moi en ce moment,
par l'éternité de ton regART inventé,
par les angelois, ancêtres de NokturA...


Parfait, oui...parfait...


Comme ce qui se fait...
Même si nous ne sommes pas
nés en même temps,
nous sommes parfaits
l'un pour l'autre... ;-)
Nous ne sommes pas faits
pour être... apôtres....
Mon enfant mort-né qui cherche l'Issue,
Toi, Carl bien-aimé qui trouve l'Avenue
La Venue de ton Temps avec le mien.
La Venue de ton Temps avec le sien.
Rien de tout cela n'est vraiment arrivé,
rien de tout cela n'est arrivé, n'est-ce pas Maman ?
Mais dis-moi, pourquoi cet avortement?
Pourquoi m'as-tu quitté?
Œil au soleil se faisant bronzer...
La prime Beauté du Bleu de tes yeux,
pour la pleine luminosité des adieux;
T'avoir connu sans même t'avoir vu..
Toi, pas content au sommet du Mont.
On comprend maintenant, car tu ES...


Atterrissage ou décollage
Regarde l'immensité
du Ciel;
il n'y a rien de plus
exaltant
que lui
et ses deux ailes----
mon ange ressuscité
par le ventre avorté
de l'Éternel.
Le Mauvais côté


C'est l'à l'envers du Bon,
celui de la Beauté...
et de nos deux cœurs renversés...


Deux chenilles se rencontrent

Deux chenilles
se rencontrent:
elles scintillent
contre ta montre;
elles braveront
tous les temps,
car elles s'aiment
ICI dorénavant,
sur cette Terre faite en diamants...
Chenille sur mon majeur
Tes doigts enchenillés...
Je vois ton sang
halluciner
sur les contours de leurs corps
entortillés...
petites chenilles adorées
Homme des cavernes habitant la montagne
Toi--- encore


Toi--- toujours
au creux de mon plus vieux jour
au fin fond de mon amour
J'entends ton cri d'ici,
à travers
l'espace
qui nous délie
Ta main qui
embauche
ton œil,
le Droit...
Ton cœur,
à gauche,
dans ton dos...
delta
Ciel croche
Le Ciel est croche---
oui, c'est vrai---
Mais il est si...proche.
Le Ciel est moche,
non, c'est pas vrai.
On ira là où
les nuages s'y accrochent;


On ira là où
l'amour s'y garroche,
là où le Temps s' y effiloche...
Chenille extraterrestre
C'est ma préférée,
et tu le sais...
C'est la plus belle
parmi les rebelles.
Elle est bleue,
comme tes yeux
Et elle est luisante,
comme la menthe...
Escalier de racines
La Forêt de ton œil qui
pousse à travers ses racines;
Les yeux de ton écureuil
qui se cueillent d'ici..
C'est de la plasticine
pour les émois de nos cercueils...


Je t'aime bien NokturA,
je t'aime plus que moi
Dans le rétroviseur
Tes yeux qui scrutent la Vie
dans son grand Rétro-Viseur;
Ton âme qui se fixe dans le mien,
et dans celui de mon Navigateur.


Le Chat 

Tant de beauté
entrée seule par ici...

Le Chat bien-aimé
du Carl à dorer...
Son cœur émacié,
son âme appréciée;
Je n'E-écris pas pour t'aimer,
je le fais seulement
pour dessiner une vie sans saletés,
une vie remplie d'âmes-mitiés...
they say it was a fire butterfly
They say
it was
a fire butterfly
I said
it was a fire
from a FLY...


I like you as
you like me
I love you
and forever,
mon ami...


Dododynamite 


J'ai déjà écrit sur cette illustration,
J'ai déjà écrit sur cette adoration...
mais j'ai ajouté:
Les ailes trouées par l'Amour retrouvé...
de la peinture à temps perdu en progrès
Écrire pour ne pas dormir...
Écrire pour ne pas partir...
Écrire pour ne pas mentir...
 
Carl et NokturA:
des êtres plus qu'inspirants,
qui travaillent un peu TROP...
tout en s'amusant...
Are you a robot

Feel me (Love in progress)
5 février 2006


Love in progress...
Thinking about the Love
who was
the First One.
From you and me
from the light show
of your WHITE SWAN:
you and me,
inside a slide show
outside of a Wide Scan...
I love you since the first time
that I saw your pretty face;

you, my too young brother,
my older son,
and my lover...
You are not a robot,
you're only a human...

 
Déchimaera

What will I say
about this face, now ?
What I'm feeling tonight
about a Man
who's filling up my heart
with a part of his wrong side...
From a love,
misunderstood,
from a love so strong
from a love...unborn...
An old boy in the woods


dame.sans.doigt.accompagnée.d'un.cygne.aveugle. (sketch)

Écrire sur la Toile
pour lire comment
tu l'as dépeinte, et
pour la lire encore
...jusqu'à demain...
La dame sans ses doigts,
avec son Cygne aveugle,
impressionnent mon Œil,
contorsionnent le Recueil...
Ecrire dans le dos de ton étoile,
pour reluire un peu avec Elle,
pour ignorer le reste du Soir,
pour avaler les Bleus du Ciel,
pour imaginer un peu tout ce Noir...
 

Pour Carl Caron,
l'un de mes onze Précieux Cygnes
L.L.
8 mars 2006


La Mystique


Être née dans tes lignes dessinées
Faire l'Aînée qui se traîne par terre
dans l'Artère de sa Propre Destinée...
Regarder l'Hiver, puis attendre l'Été...
Enculer l'Hier, entreprendre l'Aimée;

Respirer l'air vicié qui nous parasite,
M'étendre dans la mère et me liquéfier...


Impudent
Tristesse
de la Beauté
dans le Prisme
du Jeune Coloriste


Carl C. qui dessine comme un dieu,
Carl C. qui assassine tout l'Odieux;
Carl C. qui se prédestine à vivre aux cieux,
Carl C. qui m'hallucine de ses grands yeux;
Carl C. qui m'usine de ses cœurs amoureux,
Carl C. qui me plasticine nos vies en deux....




Vivement Novembre

Via tous les mortiférés, et pour toi seul, Simon G.


Depuis le Temps que je la connais cette Lady-là,
Depuis le Temps que je te la promets cette idée-là,
La voici donc, la revoilà:
elle t'aime; seulement ÇA...

Lady automnale (le dessin de base)
Le cœur a ses raisons...
La Base du Dessin...
La Case du Destin...
Le Marbre de Rodin..
La Gaze sur tes mains...
Ta main d'écrivain,
celle qui dessine et sculpte la Vie
à même les Plaies de l'Automne
Ta main qui m'atteignit
depuis le Creux de toi,
Arbre-Homme et Ami...
Mains à moi
Tes mains...à toi
Mes mains..à moi
Tes mains...100 fois
Tes mains...sur moi
Après avoir vu ces mains
répudier le Destin


Inspirée par toutes ces lignes,
et par tous ces points...


Le Géant de l'Île



L'un parlait,
l'autre chantait;
Deux géants,
nos descendants
nos ascendants,
un peu comme
des parents...
Félix et René


Photo: Jacques Nadeau




Mardi le 8 août 2006
Le Chant d'Être

Sous une pluie torrentielle et tiède qui mouille les corps mourants, simplement quelques remerciements à cette Nature qui en ce mardi 8 août se dirige lentement mais sûrement vers l'automnale saison, la plus belle, la plus vive, mais aussi la plus mortiférée... Sous la jument tavelée et les quelques brebis galeuses, y poussent encore quelques grands champs d'orge et de blé, de la misère et des débris encastrés...

Sans Elle, cette Nature Morte aux palettes colorées, nous ne pourrions être. Et comme sur ces images pieuses de la Petite Enfance, avec tous ses nuages blancs et roses dans un ciel souvent très bleu, toutes ces étoiles qui bientôt par milliers fileront à travers le Temps qui trépasse, en s'espaçant de nous, hélas... Il ne restera de ce soir d'été qui s'accompagne du chant funèbre de la Cigale enchantée que l'apparition spontanée du Blanc de sa Lune Pleine...C'est aujourd'hui, le 8 août 2006 qu'officiellement je le loue, et que je le prie de rester encore un peu parmi nous...

Allumer de chagrin fidèle la Vie couchée à son chevet, pour y repeindre un ciel camaïeu devenu trop nébuleux. Afin que le Soleil souverain revienne reluire entre l'orée de sa forêt et ma fenêtre qui fait le guet, lui écrire encore quelques mots depuis la tiédeur de nos anciens regrets...

Le visage de sa tendresse, avec ses ombres pastel, qui de l'aube au matin lui rendaient grâce. Avec ses bêches rouillées, parti retourner les terres arables, denrées rares pour les socles instables. Parti pour la journée laver de la vaisselle ébréchée, tenter d'en recoller certains morceaux, pour finalement les rejeter dans les greniers abandonnés. Parti cirer des parquets frais lavés, pour que la lumière des cieux embouteillés, y brille un peu plus aux côtés de celle de son dieu…

Sous l'aura géante de ses aïeux, au coin du feu, la tête en gigue, ses pieds de glace de laine revêtus, il ressasse une partie de ses souvenirs, il rêvasse ainsi à tous ses a-venirs...Lire à travers le quotidien de nos vies précaires, pour y écrire sagement de la Poésie de bréviaire, en se demandant parfois, par pur principe, pourquoi avec ses propres ennuis l'on dissipe ceux de ses jeunes disciples...

Par la mienne, je voulus que l'on vous louange, vous, Monsieur Leclerc, pour qu'Elle ne soit jamais quitte avec celle de ce très cher Félix. On sait très bien qu'il reste encore par ici quelques vieux renards argentés, mais également plusieurs jeunes lièvres édentés, ceux-là mêmes qui encore aujourd'hui saupoudrent de ce qu'il nous reste de neige artificielle, les quelques 101 arpents de langues officielles de ce pays circonstanciel...

Il ne me fallu pas plus de temps pour rêver de ce pays de controverse que de vous écrire ces vers semés dans la Paresse, à vous Géant de l'Île, à vous seul, vous qui ne me ferez jamais oublier qu'un de ces jours d'automne passé, aux côtés d'un beau grand OUI, s'y étaient apposées la moitié de nos croix, petits xxx apeurés, ceux-là qu'on avait volontairement déposés dans le Casier Vide de la Souveraineté...C'est là qu'on entendit quelques crapauds chanter...
Je me souviendrai, je me souviendrai...de vous surtout....


Louise Langlois
Mardi, 8 août 2006



Mercredi, 9 août 2006
Les senteurs du Paradis

 
Le soleil luit,
la peau jouit...
quand elle brunit;
Le coeur frémit
quand il faillit
et quand il vomit;
C'est ce grand amour
pour lui,
astre de la Nuit
qui me fait écrire
le restant de nos vies.




Mercredi, le neuf août 2006
(revisité)

Tout ce qui me reste à faire
pour aujourd'hui:
envoyer ce colis à Pat B.
Tout ce qui me reste à lire:
le rapport de stage de M.,
ma très belle et chère fille
que j'ai adoptée un jour
avec mon ami A.
Elle n' a que 22 ans
mais toutes ses dents..;-)
Et puis, prendre un peu de soleil.



Jeudi, 10 août 2006
L'or des mots
 
L'argent ôte l'âme des choses,
surtout quand on en a beaucoup
et que l'on sait combien peu
valent les pièces d'or dans le fond.


Jean Basile
La Jument des Mongols


Jeudi, le 10 août 2006

Tout ce que me valent vos mots:
le Geste, pas rien que des Restes,
que je réchauffe ou que je déteste,
que je loaf quand je les délaisse....


Vendredi, 11 août 2006
Matotchka


4 août.
Ma chère Varvara Alexéievna,

Tous ces coups imprévus m'ébranlent, moi aussi ! De si affreux malheurs brisent aussi mon âme! Ce n'est pas vous seule, mon petit ange, que ce tas de lèche-douleur, c'est aussi ma perte qu'ils veulent, ces pique-assiettes. Et ils me feront périr, je jure qu'ils me feront périr ! Tenez, maintenant je mourrais plutôt que de ne pas vous venir en aide ! Si je ne vous secours pas, c'est ma mort, Varinka, ma mort. Je vous le dis positivement, et si je vous secours, alors vous vous éloignerez de moi, le petit oiseau s'envoilera du nid menacé par ces hiboux, ces oiseaux de proie.Voilà ce qui fait mon supplice, matotchka. Mais vous aussi, Varinka, que vous êtes cruelle!
Comment donc êtes-vous ainsi? On vous tourmente, on vous insulte, vous souffrez, mon petit oiseau, et vous vous affligez encore de l'embarras que vous êtes forcée de me donner, et vous promettez de vous acquitter grâce à votre travail, c'est-à-dire qu'avec votre faible santé vous vous tuerez pour me mettre en mesure de payer à l'échéance. Mais voyons, Varinka, pensez un peu à ce que vous dites ! Pourquoi donc coudre, pourquoi donc travailler, fatiguer de soucis votre pauvre petite tête, user vos jolis yeux et détruire votre santé ? Ah! Varinka, Varinka ! Voyez-vous, ma chérie, je ne suis bon à rien, et je sais moi-même que je ne suis bon à rien; mais je ferai en sorte d'être bon à quelque chose ! Je viendrai à bout de tout, je me procurerai moi-même du travail en dehors de mon service, je ferai des copies pour des littérateurs, j'irai les trouver, j'irai moi-même leur demander de l'ouvrage, parce que, matotchka, ils recherchent lesbons copistes, je sais qu'ils les recherchent.

Fedor Dostoïeski
Les pauvres gens


Rien à rajouter à ces mots de " premier roman ", sinon ceci:
lorsque l'Oeuvre parle pour vous, il faut savoir se taire...
(ou qqe chose comme ça).
Sais pas trop qui l'a écrite celle-là, mais je pense que c'est Nietzsche..
l'un des noms propres les plus faciles à écrire...;-)


Vendredi, le 11 août 2006
Couleurs


L'amitié est une certaine logique de solitude,
une solitude que l'on aurait coupée en deux.

Jean-Paul Riopelle à Gilbert Érouard



Samedi, 12 août 2006
L'Alsace...liquide



Ce soir c'est toute l'Alsace
qui coule dans mes veines,
à travers ses feuilles,
celles qui me viennent de la Bonté de sa Vigne...
Il faut tirer le Vin quand il est ???

L.L.


Vers le Nord


Chaque journée est un élan qui traverse l'Histoire.

Jim Morrison


Il n'a jamais aussi bien " parler ", ce mort-vivant là.



Dimanche, 13 août 2006
Le temps des vendanges



Le temps est une plantation rectiligne.

Jim Morrison


Le temps, une plantation rectiligne...?
Strié de cygnes sans vie
Bourré de vignes soûles
Vidé d'indigne et d'envie
Cerclé de rings et de houle...

Le Temps qui tombe avec moi dedans.
Le Temps qui m'espace ici, maintenant.
Le Temps qui reprendra tous ses élans.
Le Temps qu'on attendra...patiemment.
Le temps d'une pause,
Le temps d'une Paix...
Le temps qui nous dépose
de l'ombre sur nos regrets,
Le temps qui nous repose
auprès d'un murmure de muet...

Épousant le lit de la Terre rousse,
la Vigne d'Alsace qui repousse;
Là où on la cueille et puis la mange
et bien sûr, où on l'emprisonne:
dans ces millions de bouteilles vertes et nobles
remplies de mousse...et d'anges sobres...
Ce sera le temps des vendanges,
et de tous ceux à qui l'on pardonnera...
Même au jeune Cygne aveugle et sans parole,
étendu à moitié-mort dans le Grand Vignoble ...

Claude É. LaRousse



Lundi, 14 août 2006
Les chambrés


Presque tous nos malheurs nous viennent
de n'avoir pas su rester dans notre chambre.


Pascal



Même de celle d'une chambre d'hôtel 5 étoiles ?


Chambre: ensemble de personnes, plus particulièrement de soldats, couchant dans une même chambre: cette chambre.

...Mais voilà, ils sortirent quand même de cette chambre isolée, là où pour des heures copiées/collées ils s'y étaient enfermés pour appartenir à quelque Bonheur volé. Ils devaient retrouver au dehors de cette Chambrée presque tous leurs malheurs et quelques éclats de peur...La guerre pouvait alors commencer...



Mardi, 15 août 2006
Les paons et les lys


Les plus belles choses de ce monde sont les plus inutiles: par exemple les paons et les lys.

John Ruskin
Critique influent, passionné et exigeant,



Le Poing sur le COMME


Le mot le plus exaltant dont nous disposons
est COMME, que ce mot soit prononcé ou tu.


André Breton


Ce mot, COMME, ce serait pas plutôt COM que Breton aurait voulu écrire ?
Ces mots adressés à tous ces points comme-ci comme à tous ces .com-là,
ces mots tus ou prononcés, qui s'envoient en l'air via les ondes des corsaires,
un peu comme leurs bouteilles à la mer, un peu comme leurs oreilles dans les airs,
ou beaucoup plusse comme leurs pieds au sol de cette terre de rockailleurs...
Ces mots, comme si on se les importait d'un pays à l'autre, sans réellement penser
ce qu'ils provoquent ou (dé) génèrent dans les autres pays... en guerre.
COMME des conflits, des silences, de la misère, du mépris, de la joie et des soucis.
Ce qui importe dans les mots qu'on écrit aux autres, même si ces derniers
changent souvent d'adresse, c'est que celle de leur .com, elle, reste toujours la même.
C'est vrai qu'on peut toujours demeurer dans un blogue...;-)
L'adresse de ce .com-là était encore la bonne.
(Mais Breton aura toujours le dernier mot, (et plus raison que moi)).
 

Mercredi, 16 août 2006
The Good Luck

 
Ce grand malheur de ne pouvoir être seul.


La Bruyère


Comme ne pas avoir su être resté seul...dans sa chambre...


Thursday, August 17, 2006
Les mystères de Prague


À Nicolas B.,


pour qui l'Heure du Voyage tant Rêvé,
par un beau jour d'Été, fût enfin arrivée...
Dans les rues de Prague,
les légendes se baladent,
entre les églises,
les palais de naguère
et les pierres du
vieux cimetière.
Des souvenirs vagues
chuchotés dans le noir
réveillent pour l'Histoire,
le mystère et la mémoire...

Ces mots, empruntés
à quelque auteur... oublié...
veuillez svp m'en excuser...
Et ceux-ci, un jour copiés:
Know that I love you
Know that I don't care
Know that I see you
Know I'm not there

Nick Drake 
Pink Moon
1972
 

Diffracté


Quand le ciel veut un homme,
il lui envoie l'amour.

Gilles Jobidon
La Route des petits matins
 

Dans chaque homme il y a un rêve,
comme dans chaque rêve il y a un homme...

Cette autre phrase, elle aussi enfermée dans la case d'un vendredi 17 août; cette autre phrase, déformée de toutes celles que plus tard je vous écrivis, mon très cher Victor-Lévy...


Diffracté

En ce presque parfait petit matin d'été,
l'aube d'un départ tant souhaité,
par la brillante et future Tranche Dorée
que plus tard par l'Histoire vous m'enverrez,
ces quelques phrases un peu plus qu'espérées,
ces mots teintés par tout le Vert de votre Irlande,
celle par qui l'Espoir viendra illuminer les Landes,
et les Yeux voilés de votre Lectrice tant épuisée...


Diffracté: Phys. Déviation que subit la direction de propagation des ondes (acoustiques, lumineuses, hertziennes, rayons X, etc) lorsque celles-ci rencontrent un obstacle ou une ouverture de dimensions du même ordre de grandeur que leur longueur d'ondes...
Diffraction: Mis en morceaux.


Les beaux hasards arrivent rarement deux soirs consécutifs

S.Bérubé



Vendredi, 18 août 2006
Les anniversaires


Quand tu aimes, il faut partir

Alina Reyes


Oscar et moi, nous sommes partis. Un hiver dans les neiges de Montréal, un été sur les routes d'Amérique, une saison à Montmartre, une autre en pleine montagne...Comment s'aimer, comment rester libre dans ce monde, comment résister aux contraintes de l'argent, du mensonge, de la peur ? " Il n'y a pas de modèle, il faut inventer ses amours, inventer sa vie."

Cet extrait, je l'offre à celui qui aujourd'hui encore m'écrit; celui qui part trop souvent au Sud comme au Nord, à l'Est comme à l'Ouest; celui qui revient et qui repart; celui qui longe les parois du vent, qui court dans les corridors du Noir; celui qui partage ses mots avec le Temps et son Aurore; celui qui me donne en corps de son courage et de son espoir; celui qui m'entend hurler de loin, même durant ses propres orages; celui qui déteste revenir seul " à la nage"; celui qui vit peut-être dans une marge, mais qui m'encre encore de ses plus belles images...

J'écris pour ne pas qu'on oublie, pour ne pas qu'on s'oublie. En ce jour anniversaire, celui où tu passes à un autre âge comme à un outrage, je veux t'offrir non pas un cadeau de trop, mais ce simple hommage. Je pense à toi, Coyote inquiet.

Louise xxx



L'Opium de la Salsa


Chaque homme porte en lui sa dose d'opium naturel, incessamment sécrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée ?


Charles Baudelaire
L'Invitation au Voyage
 

Les Coloristes


Hier soir, au chaleureux petit resto latino La Salsa, dans ce Limoilou de la 3ème avenue, celui qui commence drôlement à se faire aimer de la Fée B.: l'une des plus chaudes ambiances que notre été aie connue; il y avait là une Table et des Invités, ceux qui colorent nos jours et nos nuits, sans jamais dépasser...


Édith: la Fine Fleuriste,
Lilianne: la Douce Aquarelliste,
Ariane: la future Agronomiste ;-)
Jessy: la future Agro-Économiste,
Marie-Hélène: la nouvelle Horticultrice
Dan: le Fonctionnarisse-Analysse et Guitarisse
Régis: le Poète, l'Ébéniste, l'Adonis, toujours sur son...26;-)
Alain: le Jeune et Joyeux Gentil Paysagiste
Katleen: la Belle Artiste et la future Journaliste
Louise: La Louve, la Célestine, la Fée Blackstick
(Il ne manquait plus que le Christ) ;-)


Une soirée comme je les aime: improvisée, sans feux d'artifices, sans égoïsme, sans négatif, remplie de voyages et d'amitié, de rires et de beauté...Une soirée d'été allumée des petits feux follets de la Fortune, qui en auront fait toute sa Simplicité...Une soirée comme je les aime, qui ne passera peut-être pas à l'Histoire, mais qui pourrait peut-être en faire écrire une Nouvelle...

Rien n'est vraiment plus beau que d'être entouré de ceux qu'on aime le plusse, de ceux qui remplissent de leurs chaudes couleurs le bord usé de nos coeurs éreintés. Rien n'est vraiment jamais aussi parfait que ces soirées inoubliables, là où des Jeunes Valets sages et souverains, Mexicains et Salvadoriens, viennent y servir à votre Table, des Mets aussi simples que délectables, des mets exportables et équitables, des mets auxquels notre Palais de Mendiant Notoire n'aurait pu en mieux être garni que par leur Douce et Piquante Saveur de Terroir...Merci à la charmante Marie-Hélène, ainsi qu'à son beau Dan, de nous avoir permis de découvrir cet autre endroit sympathique et chaleureux de la 3 ème avenue...


Maintenant un peu d'Info-Pub


Restaurant Latino La Salsa
Cuisine Mexicaine

Le goût est dans la sauce! C'est ce que vous découvrirez au restaurant latino La Salsa. Au menu, des mets salvadoriens et mexicains typiques.

1063, 3E Avenue Québec, QC G1L 2X3
Téléphone:
418-522-0032

http://www.monlimoilou.com/entreprises/salsa/




Lundi, le 21 août 2006



Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme des hirondelles sur un ciel d'après-midi chère par un beau jour de septembre attiédi..


Verlaine


Mardi, 22 août 2006
Le Retour du Paradis 


Si vous avez une heure à perdre écrivez-moi encore;
vous accomplirez une bonne oeuvre.


Jean Cocteau à Jacques Maritain



Les intermèdes qui n'en finissent plus,
moins les douteux retours de Paradis,
plus éreintants qu'on ne l'aurait cru,
forment parfois de ces mots usagés..
Rien à dire, pour ce soir sans nom...



Mercredi, 23 août 2006
Tendres passions dans le Brûlé

 
Dans les bras trop longs des heures plus ou moins soûles,
la Vie qui coule sur les jours paisibles qui l'écroulent, lourde...
Lentement mais sûrement, elle se moule sur la houle sourde
de ceux qu'Elle aime le moins, de ceux qui la trouve gourde...
Déchu, le Temps s'en est allé encore une fois...beaucoup trop vite.
Rien de ce qui fût semblable ne le sera plus jamais...
Nevermind..


L'Ange est au cœur du bois, c'est Flynn qui le chante...encore...
Je crois toujours qu'il y a quelque chose quelque part, et que ma mère est cet ange. Rien de moins...Avoir été aussi près d'Elle pendant que le Soleil d'août faisait encore des siennes; avoir dormi à ses côtés pendant quatre courtes nuits; avoir vu son sourire s'élargir au fur et à mesure que l'espace qu'il prenait dans mon cœur s'élargissait lui aussi; ma mère, cette enfant qui n'en finit plus de grandir...

Mon frère, Raymond, que j'aime tant, cet allié précieux de toujours depuis l'Enfance, avec qui j'ai eu le bonheur de voyager il y a quelques années, et avec qui il fait toujours bon se retrouver; ce fût Le Bonheur Total...


Et Barbara, cette gentille et belle Colombienne qui un jour rencontra Jacques, un québécois pure laine; Barbara qui enseigne l'Espagnol à l'Université et...à mon oncle Gilles, qui lui célébrait ses cinquante années (pas toujours dorées) de mariage avec sa fidèle Flora...Beaucoup de beauté encore une fois...

Et puis ce super quartet de Jazz, déniché sur Internet par mon cousin Jean; avec la voix suave et chaude de Lue Lebel, accompagnée par des musiciens hors-pairs, dont le talentueux claviériste Jean-François Groulx. Ce fût une charmante soirée passée en la prestigieuse compagnie de mes cousins Jean, de Philippe et Michel, tous deux ingénieurs, de ma cousine Jocelyne et de ses trois adorables enfants: Jérémie, Samuel et Audrey Rose...Ah! Audrey Rose, un ange, un autre ange...Du haut de ses trois ans, elle dansait comme une grande ballerine, c'était absolument féerique de la voir aussi extasiée que flexible. Si j'avais été photographe professionnelle, je l'aurait shootée de tout bords tout côtés...une vedette, une vraie...J'ai tout de même pris deux photos d'elle. Et le retour, sous la forte pluie, de Joliette par Saint-Ambroise, de qui je suis tombée amoureuse...L'Amour, c'est un péché grave, quand on en reçoit et qu'on en voit autant; les rêves de bêtes fauves sont toujours un peu moins éprouvant dans ce temps-là...

Le Chant des grillons, le Souffle du Vent et les Feuilles qui se froissent, c'est ce qui me revient à l'esprit quand l'eau de mes souvenirs asséchés remontent à la surface de toutes ces Choses-là...
Mais que reste-t-il de nos amours...?

Il reste ce Brûlé au cœur de la Pinède, ce Brûlé que mon oncle Bruno a " semé " il y a quelques 30 années...Avoir revu le petit lac que son père, mon grand-père Léopold, avait creusé il y a sûrement pas loin de 75 ans... et puis le pit de sable, que son fils Marcel, astronome amateur, a transformé en un site observatoire. Je me serais cru en plein cœur d'un Désert cette fois. Le temps était tout simplement parfait en ce lundi ensoleillé et sec du 21 août 2006... Le Soleil, ce jeune astre qui a brûlé tout le long de ce séjour tant espéré...sauf le dimanche, où la pluie s'est avérée être une empêcheuse de tourner en rond....sur le grand lac Archambault. Pas de ponton, ni de kayak et encore moins de pédalo pour les invités de Raymond, Lise et Caro....Au lieu de ça, nous nous sommes réchauffés dans leur chaleureux chalet nouvellement acquis. C'est étrange, mais étant donné la grandeur des chambres et tous ces rangements encastrés, plus la couleur dominante, le bleu...marin, je me serais crue dans un...paquebot. On a tangué comme ça avec le vin italien et puis la crème irlandaise un bon moment…

Oui, l'atmosphère était des plus chaleureuse. Caro et Lise nous ont entretenus avec leur propos et confidences sur Cavalia qu'elles avaient vu à Montréal...C'est parfois ce qui me reste de mes amours...

Bien sûr, nous avons parlé de la Mort, de celle d'Ephrem et de Nestor...et de ce Soleil qui s'est remis à luire le lendemain...Il brillait si fort et si bien sur le patio de Maman, que j'aurais voulu être une planche de bois traité pour pouvoir y rester encore quelques années...Nous avons joué aux lézardes...puis sommes allées nous promener en Indonésie, dans le fond du dépanneur...(Le propriétaire vient d'ajouter une section internationale à son magasin général )...Masques, sculptures, colliers, bracelets, têtes de mort et pipes à hasch, etc., tout pour y convertir son salon et sa chambre à coucher en véritable petit musée...Ma mère m'a offert un de ces albums-photos de fabrication végétale, pour que j'y glisse quelques une des images-souvenirs de mon voyage-éclair...Ce sera chose faite la semaine prochaine.


Puis nous sommes allées frippéfouiller Chez Tante Lucille qui, à 81 ans bien sonnés, travaille encore dans ce petit marché aux puces qu'elle tient depuis une vingtaine d'années...C'est presque devenu un rituel pour la Fée Blackstick qui ne saurait manquer ce rendez-vous inévitable. On y trouve un peu de tout, mais des frippes, surtout des frippes. Y ai dégoté un foulard de soie, des leggings, une veste de cuir, un chemisier, des cygnes-bibelots, une main porte-bagues et...UN LIVRE: Tendres passions, de Larry Mc Murtry, celui avec une belle couverture gris pâle, d'un club de livre quelconque...Tendres passions, oui, je trouve que ça sonnait très bien avec tout ce que je venais de vivre....Puis un dernier drink, et un lunch santé sur la terrasse du Café Olé de Saint-Donat. Le Soleil se couchait, le vent l'avait fait aussi...

C'était ce qui restait de nos amours...

Mais une triste nouvelle devait venir y assombrir cette fin de semaine si lumineuse: j'ai appris, de ma tante Gisèle, que Peter, son gendre bien-aimé, souffrait d'un lymphome malin; il n'est âgé que de 51 ans. On ne sait pas à quelle vitesse le cancer se propage, ni non plus à quel stade il est rendu, mais nous sommes très inquiètes pour lui...Peter, le beau et grand gentil allemand que mes trois cousines Chamberland ont toutes aimé, mais qui a finalement choisi Anne, la plus jeune des trois. Je suis désemparée d'avoir appris une aussi navrante nouvelle, mais je sais bien qu'elles le seront toutes trois encore plus que moi, moi, leur cousine Louise, elle qui ne les voient plus aussi souvent que du temps de leur si tendre adolescence... Les cousines Chamberland, avec qui tous les plus beaux souvenirs de ce Temps d'Avant se sont précieusement entassés dans le boisé de nos Petites Boîtes à Secrets...

Le Temps, celui-là qui nous enlève à coeur de jour les êtres qui nous étaient le plus chers, mais qui jamais ne nous empêche d'en faire des rêves qui nous les ramèneront toujours à bon port, par le milieu sein de nos mères...C'est ce qui me restait de celui que j'ai fait...


Les Poètes



Cette divination du spirituel dans le sensible,
et qui s'exprimera elle-même dans le sensible,
c'est bien là ce que nous appelons POÉSIE.



Jacques Maritain


J'ai pris l'autobus pour revenir. J'avais envie d'être entouré de visages inconnus, de sentir cette foule de vies parallèles à la mienne, secrètes et inaudibles, comme la rumeur diffuse de mille solitudes, qui emplit le silence sans le briser...


Guillaume Vigneault
Carnets de naufrage

C'est ce que j'appelle de la Poésie; rien de plus, rien de moins...



Jeudi, 24 août 2006
Faim d'août



Et à travers chaque mur, la terre d'août s'ouvrant,
comme une pierre qui fend ce mur de soleil.


Paul Auster
Dictum: après un long voyage


Pour Lyne Richard


Et dans ce Soleil qui rapetisse à vue d’œil,
ce matin, une poète en visage de recueil;
Une femme qui sourit, lit et écrit
avec la couleur scabieuse qui dans l'Île vit...
Que ta vision soit à chaque instant nouvelle.


Le sage est celui qui s'étonne de tout.

André Gide

 
Le haïku


Ça va carrément à l'encontre du monde moderne; le haïku nous oblige à un naturel contemplatif, à sentir l'image dans le silence. C'est si facile à lire, mais tellement difficile à écrire. On n'a pas droit à la métaphore ou à la personnification, il faut saisir l'instant présent. C'est pourquoi c'est ma poésie préférée. Elle nous amène au cœur de l'émotion.

Lyne Richard 
Le Soleil
24 août 2006


La sagesse est de voir le nouveau dans l'ordinaire, en s'accommodant du monde TEL QU'IL EST. Il y a des trésors cachés dans l'Instant présent.

Santoka
moine et poète japonais né au XIX siècle


Jack Kerouac demeure le plus célèbre haïkiste méconnu; il disait de cette poésie japonaise apparue au XVII siècle qu'elle condensait une vision entière de la vie en trois vers courts.


Un jour étrange,
pour faire changement,
j'ai avalé un mot
(Il était en corbeau)
 
Avec ce corbeau
la nuit déjà se rêve
sur la clôture.


Celui-là était de Victor-Lévy Beaulieu,
lui qui écrit comme un fleuve
sait également comment contenir
un univers dans une seule larme,
c'est celui-là qu'il m'écrivit...un jour.


pont de l'Île d'Orléans
structure de fer
encombrée d'oiseaux

une lettre arrive
le prénom déchiré
sur l'enveloppe



Lyne Richard
Tout ce blanc près de l’œil



Vendredi, 25 août 2006
Un autre beau jeudi 


Le livre, la toile, l'huile et l'encre disparaîtraient comme les chevaux de fiacre...
Un jour, il ne s'agira plus de tromper les oiseaux, voire des oiseaux cubistes, mais de dresser des oiseaux à manger un raisin irréel.

Jean Cocteau
Octobre 1925


Il y a des jours qui ne devraient jamais se terminer, et hier en fût un exemple parfait... Des jours pratiquement parfaits, des jours comme on en espère, comme on en repère, comme on aime s'en fabriquer à l'occasion. Hier, oui, hier encore, toujours hier, jamais demain, ni aujourd'hui...


Les commis de Musique du Faubourg: tous aussi sympathiques les uns que les autres, eu beaucoup de plaisir à leur faire la conversation. En apercevant le dernier Sonic Youth, l'un d'eux, un peu plus jeune que les deux autres, m'a gentiment " offert" (en usagé) le Psychic de Thurston Moore qui, selon lui, et Patrick B., (à mon avis le plus grand fan de Moore & co. ) ;-) est soi-disant un véritable chef-d'oeuvre...Je ne démentirais jamais ceux en qui je crois le plus et Patrick est l'un d'eux, alors oui, il a parfaitement raison d'avoir passer au travers de sa vieille cassette, lui qui a dû l'entendre des centaines de fois...Je l'ai écouté toute à l'heure ce Psychic... avec trois cœurs en-dessous, et je sens déjà que moi aussi je vais le remettre souvent dans le Lecteur...Un autre commis, celui qui m'avait réservé le Quartik, et qui les connaît pour les avoir déjà bookés, m'a gentiment " offert" les dates de leur prochain spectacle qui aura lieu à l'Impérial de Québec le 30 septembre..Comme quoi tout arrive à point.
 
Puis bifurcation dans une boutique d'encadrement, le nom m'échappe; j'y ai trouvé quelques cartes de l'artiste peintre Josée Miller. C'est très coloré, très naïf aussi, mais absolument beau...

http://www.egi-art.com/fr/artistes/28-Josee-Miller/


Celles que j'ai choisies:

The scarecrow watches the cabbage
Summer on the porch
A detour through the alley
My beautiful boat
Garage sale
City terrace


Et pour ne pas être en reste de musique, j'ai poursuivi sur la même rue, mais un peu plus bas, pour aller y récupérer à l'autre magasin, celui qui est un peu plus archambault, cet album tant attendu de Psychocaravane,




Un groupe découvert à cause des Blue Seeds, mais surtout à cause de Roger Miron, cet excellent guitariste qui les accompagnait le 13 juillet dernier, au Bal du Lézard, et qui " aboie " de temps à temps avec Les Chiens. Une seule track, mais quelle track, est chantée par Ève Cournoyer, tout le reste est instrumental...Ambiance de désert et de road movie garanti, on y sent pratiquement les cactus brûlants nous transpercer l'épiderme...



Il n’y a rien de plus facile à dire ni de plus difficile à faire que de lâcher prise.

Santoka


Lâcher prise

Tes pas évitent mes scandales.
Seule, au front, je mène une bataille.
Et je rêve de ne plus m'inquiéter...
J'ai la vague impression
Que partout où je suis
Et que tu n'y es pas
C'est parce que j'y suis
Que tu n'y es pas.
J'ai la vague impression
D'être submergée;
Que la corde qui me tire vers le bas,
dois la lâcher;
Car elle me mène vers le gouffre;

Comment aimer si on souffre.
Tu n'y es pas car moi j'y suis.
Tu n'y es pas car moi j'y suis.
J'ai la vague impression
D'avoir échoué
En mer où je tangue, seule, à m'accrocher
à des illusions juvéniles;
Qui causent...Ah! Ma tête devient débile.
Tu n'y es pas car moi j'y suis.
C'est parce que j'y suis que tu n'y es pas.
C'est parce que j'y suis que tu n'y es pas.
J'ai la vague impression
Que partout où je suis
Et que tu n'y es pas
C'est parce que j'y suis
Que tu n'y es pas
Car moi j'y suis, tu n'y es pas...
Bordel, ma vie, de n'être vraie je suis


Texte: Ève Cournoyer



Et le reste de la Musique, celle de Haydn et de Bartok (en prévision de ce premier concert au GTQ) et celle de Jean-François Groulx...


LE PIANISTE, c'est pas Adrian Brody, NON, c'est lui. Quel ravissement pour l'Oreille du Cœur; écouter cet ensemble de notes subtiles, toutes plus aériennes les unes que le autres, comme un envol de liberté transparente dans le Paradis des Sons Fragiles. Ce disque deviendra assurément un autre de mes disques cultes...Avec des titres tels que: Novembre et Nostalgie d'automne, je puis enfin entrer de plein pied dans la dernière saison, et y sentir à plein nez toutes les odeurs fraîches et fumées qu'elle voudra bien me donner...


Puis La Dérive Obligatoire vers La Librairie Pantoute, afin d'y recueillir, pour un ami féru de Philip K. Dick et qui les a jadis tous vendus pour manger, deux de ses œuvres; ils y traînaient depuis quelques mois déjà. En ai profité pour attraper le Jules et Jim de Henri-Pierre Roché, et puis pour tenir une autre bonne conversation avec Éric Simard, un libraire fort intéressé à connaître le prix du prochain VLB, le " deluxe ", et puis tiens, en passant, je n'ai pas pu résister: j'ai pris possession d'un autre carnet Moleskine, ce magnifique petit carnet noir qui se fera remplir des couleurs de l'Étomne...


Puis la Descente dans la Rue Couillard, cette rue si paisible, là où on y contourne ses volets fermés, ses silences et son calme royal...Arrivée au Quartier Petit-Champlain, arrêt au Roquet, pour la fidélité et le confort de ses gilets noirs: Têtu, rebelle et authentique..

Et puisqu'il faut bien s'attabler après avoir autant marcher: La Trattoria Sant Angelo, là où je devais y rencontrer mes deux amis, Alain et Katleen, deux vrais traits d'union ;-), cette dernière tenait à célébrer avec nous son départ pour Ottawa qui doit avoir lieu dimanche prochain. Une belle ambiance, familiale je dirais, puisqu'elle est devenue un peu comme notre grande fille à Alain et moi. Et puis il y a eu ce jeune homme de Drummondville, qui demeure et travaille à ce restaurant de Québec depuis 6 ans, qui en plus d'être serveur est également boxeur. Il s'appelle Éric Mondou, il n'a que 21 ans, mais possède déjà tout un charisme et beaucoup d'expérience dans plusieurs domaines dont celui de l'immobilier. Étonnnant tout ça peut-être, mais réaliste et encourageant aussi.
 
Nous sommes tombés pour lui... et lui pour nous , cela va de soie ...Puis Régis, le Roi, est venu nous rejoindre, lui qui travaille toujours plus tard que les autres ;-) Nous sommes allés juste à la porte d'à côté, Au Pape Georges, charmant petit bistrot à vins situé dans cette rue du Cul-de-Sac; petit et donc très chaleureux. Daniel Lizotte et Peter Shonk s'y produisaient à compte de bluesmen invités: impeccables, comme le Lieu et la Musique, mais nous sommes quand même sortis à l'extérieur...


http://papegeorges.ca/fr/

Épargnez de l'eau buvez du vin (et du porto...et de la bière !), c'est ce qu'on a fait. Éric a terminé son boulot et est venu s'asseoir à notre table, le temps était si beau, tout simplement féeÉRIC!! Parlé de boxe, bien évidemment, de placements et des Voûtes de Napoléon sur Grande-Allée Est...un dernier détour dans la Nuit de Québec avec un chansonnier qui nous en a mis plein les oreilles... encore une fois. Puis il fallut rentrer, malheureusement... Ce fût un autre Beau Jeudi, beau et vrai comme un " oui je l'aurai dans la mémoire longtemps " ...


***

Mais nous sommes encore aujourd'hui, et je me dois de parler d'aujourd'hui, et de cette rose que j'ai reçue de la main virtuelle d'un jeune auteur chevalier campé chez son père à Saint-Hubert...;-) Il y a de ces jours où l'on croit réellement que le Temps s'est enfin arrêté...enfin...



Samedi, 26 août 2006
Le Démon du Samedi


La Poésie, l'Audace et Dieu,
voilà le salut.


Jean Cocteau



Dimanche, 27 août 2006
L'Art selon Dante



Notre art, disait Dante, est le petit-fils de Dieu.

Jacques Maritain à Jean Cocteau



Ou de celui de la Vierge...
En autant que Dieu soit un bon yiâbe !!!


Sur la rue Saint-Jean la Musique était au rendez-vous, celle qui se cache dans les coulisses grisantes du Faubourg, celle qui m'attendait là, bien sagement, depuis plus de trois mois, dans la petite boîte de carton...


Quartik, hecho a mano, premier album de ce groupe de jazz alternatif de Québec, dont j'ai eu le privilège d'en entendre quelques extraits en novembre dernier lors d'un combat de groupes au Dagobert sur Grande-Allée Est. C'est le son du vibraphone qui a tout déclenché, et bien entendu, celui qui en jouait, Norbert Couture.



Lundi, 28 août 2006
Le Voyage
 

Femme de mer
comme un horizon ultime,
étreinte aux poignets
libre de ses jambes,
en voie de se refaire

en se défaisant,
saisie du rythme des vagues
dont elle se sale
pour accomplir
à dessein
son grand amour,
son grand cri blanc,
par où passe
le corps du temps.


Jean Charlebois



Vous n'avez jamais remarqué
qu’à chaque fois que vous voyagez
les choses se cirent (polissent)
du lustre de l’enfance


Denis F. Doyon
Sale temps pour être jeune


Voyager ?


C'est balayer ses assises momentanément, faisant expérience de quelque chose qui n'est pas rassurant, nous mettre en déséquilibre et en péril. On est infiniment seul en voyage, même en groupe. On est projeté vers l'autre, l'Ailleurs, la diversité, mais aussi profondément vers soi.

André Carpentier 
Mendiant de l'Infini



Il y a quatre ans aujourd'hui,
je partais pour la France et la Belgique,
là où j'y ai vécu 25 jours...inoubliables...
et ce matin, ces mots-là, ceux qui
m'invitèrent à refaire le Voyage
auprès de ma mère et de mon frère.



Les Mots du Réveil
la mémoire du voyage
douce heure de partir
d'où l'heure du devenir
chômer avec le temps
pour le déchaumer
du jaune et du vent
régaler les rois mendiants
des restes du contrastant
rassurer l'Enfant
quand la venue d'un ancien printemps
l'aspergera de sang bouillant
par la veine glacée de son néant
ses mots calmes
assouvissant les vagues de mes paquebots géants
lustrant les ailes de mes avions de papiers volants


L.L. 
28 août 2006


Le plus long voyage commence par le Premier Pas.
Marcher mille milles vaut mieux que lire 1000 mots.


Gilles Jobidon 
La route des petits matins



Mardi, 29 août 2006
Avant Nous

 
Les casques de Jupiter qui n'en finissent plus de bleuir, qui n'en finissent plus de fleurir; les draps jaune paille de la voisine qui font sécher leur couenne dure sur la corde raide; le chant affolant d'un couple de corneilles qui passent au-dessus de la Forêt des Belvès...

Avec leur Lumière de Réverbère, Septembre et Mortifer, qui doucement s'approchent tout près de mes paupières, qui bronzent leurs rétines prisonnières...Il n'y a pas meilleure température, ni non plus de meilleure prescription pour les cœurs saignants qui se mettront au repos. Non, rien de plus qu'un Automne chargé de songes et de mots, qui n'annoncera rien de plus étonnant que le son inquiétant d'un dernier tonnerre...

L'Automne frileux qui fera repousser sur le dos doré d'une Bête éperdue une partie de ses poils drus...Depuis le son muet des Salons du novembre ténébreux, l'Automne qui embrasera, de par ses tas de Feuilles en feu, les chaînes de nos lettres d'adieux...

Comme la couleur ambre des cheveux teints, l'Automne qui soûlera les âmes en peine, un peu comme le fait le rhum brun qui règne dans le fond de nos verres d'à jeun... L'Automne qui étreint les corps à demi-morts dans les chambres qui s'imprègnent du noir des inutiles prières; l'Automne qui fera d'un mâle rouge-gorge se morfonde le froid nouveau que la nuit empale...

C'est à ce moment que les casques bleus cesseront de se battre, d'aller faire la guerre au Vent; c'est à ce moment qu'il faudra les rabattre....Après le Passage de l'Été, celui de l'Automne; de septembre à novembre, puis de décembre à l'Hiver... d'un Autre Hiver...Les draps mauve pâle de la voisine pourront bien aller se faire geler dès le matin, moi je ne ferai qu'essayer de réchauffer les miens...

Les Saisons se suivent et se ressemblent; elles n'ont pourtant rien fait d'exceptionnel, à part le fait qu'elles doivent vivre ensemble, côte à côte, dans le Temps chamboulant de leur Hôte...Le Temps, lui toujours, comme un inépuisable Impressionnisme qui se serait un jour affalé sur le Ventre Blanc d'une Toile inconnue, un peu comme le fait la Petite Araignée Noire qui tisse et détisse, depuis son Vide Éternel, les Fils qui l'épanchent au gré de son Hymne Mortel...

inspiré par le Passage de la Nostalgie d'Automne de Jean-François Groulx


L'air du Brésil


Viser toujours à la tête, disait Léon Bloy, 
pour être sur de n'atteindre jamais plus bas que le cœur.

Jacques Maritain à Jean Cocteau


Le dimanche 30 avril 2006


La fureur de vivre
Valérie Lesage
Le Soleil


Ça fait deux ans que le spectacle solo de Pierre Flynn a été créé, il a même eu le temps d’être immortalisé sur un album live (Vol solo, paru tout récemment), mais il n’y avait aucune bonne raison de passer sous silence la représentation de samedi au théâtre du Petit Champlain. Parce que ce spectacle a quelque chose d’exceptionnel. Découvrir ou redécouvrir Pierre Flynn seul au piano ou à la guitare, dans toute sa simplicité et sa générosité, c’est toucher à l’intime et à l’universel, c’est vibrer d’urgence et de tendresse, c’est se libérer de la violence et célébrer la vie. Le poète Flynn est passionné bien plus que ténébreux, quoi qu’on en dise. Il est entré sur la scène discrètement, on ne distinguait que les contours de sa silhouette devant le piano à queue, et il a entamé Le vent se lève. Applaudissements nourris, le courant s’est immédiatement installé entre l’artiste et son public. Et tout au long du spectacle, Flynn a maintenu le lien, sachant donner assez de lui-même grâce à des anecdotes savoureuses et sachant aussi recevoir le plaisir communiqué par ses admirateurs. Il fallait l’entendre raconter sa tournée québécoise dans les lieux les plus inattendus, lui qui a eu pour loge le bureau du maire d’Amqui et le salon mortuaire de Tadoussac !

Pierre Flynn nous a transportés dans des ailleurs géographiques, mais aussi dans les profondeurs de l’âme. De douceur en violence, il a fait de son piano l’instrument de toutes les nuances, l’instrument qui peut faire rêver et rocker. Berlin, la seule pièce à laquelle on aurait préféré une autre sur l’album, trouvait sur scène tout son éclat dramatique, dans le rythme résolument rock donné par le piano fou et le pied énergique du chanteur. Sauver ma vie nous a donné des frissons; Flynn est non seulement un grand poète, mais aussi un grand interprète et un sacré musicien. Et c’est dans le dépouillement des arrangements et de la mise en scène que cela crève les yeux. Il y a eu tant de beaux moments, de l’émouvante et mélodique Prince Arthur au touchant hommage aux quatre G disparu: Si ciel il y a, écrit pour Gérald Godin, Gaston Miron, Gerry Boulet et Gilbert Langevin. Après, il y a eu L’Oiseau rouge, dont l’urgence frôlait la folie. Et puis, Ma prière, magnifique hymne à la vie aux accents gospels sur lequel Flynn joue de sa voix avec une agilité qui émeut. L’artiste prend un plaisir manifeste à offrir ce spectacle, il s’y abandonne entièrement et le rend ainsi contagieux.Il nous a quittés sur Ma petite guerrière, la chanson " dégoulinante " qu’il avait promise de ne jamais écrire sur la paternité " Il faudra t’apprendre à te battre, mieux que j’ai jamais su... La vie c’est fou, c’est un bijou, c’est une croix... "Sur ces notes douces et ces mots bienveillants, nous sommes repartis le cœur rempli de la fureur de vivre que l’on ressent devant la beauté.

on est punis, on est brisés
d'avoir trop de candeur
soyons prudents, soyons rusés
et forts comme des boxeurs...


Et ce matin, en mettant VOL SOLO dans l'ordinateur, une version non moins colorée de cette pièce, mettant en vedette la guitare brésilienne de Monica Freire et le piano électrique de Maître Flynn. Leurs voix ainsi accouplées nous transportent dans une toute autre dimension musicale de la petite guerrière québécoise...La voix chaleureuse de Miss Freire m'a donc menée jusqu'à son site, en ouverture une autre belle découverte: on peut y entendre SA version tronic des Eaux de Mars, cette superbe chanson aux accords brésiliens, jadis chantée Moustaki, poète de la Grèce antique de mes quinze ans... Les eaux de Mars, un air qui me rappelle aux sons et aux heures ensoleillées de l'adolescence " chamberlienne "... Comme ça, par un autre beau hasard, d'avril à presque septembre, du Brésil au Québec, de Freire à Flynn, en passant par le pâtre grec, une autre belle journée...presque parfaite...remplie de ? et de ...

Musique: Georges Moustaki
Original brésilien de Tom Jobim
 
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil
C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert
Un arbre millénaire, un nœud dans le bois
C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air
C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie
C'est le souffle du vent au sommet des collines
C'est une vieille ruine, le vide, le néant
C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse
Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars
C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance
C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire

Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte
C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout
Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent
C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste
C'est du bois, c'est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court
C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon
C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie

Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison
C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond
Un pas, une " ... pedra é o fim do caminho
E um resto de toco, é um pouco sozinho ... "
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire...







Mercredi, 30 août 2006


Ne rien dire
Ne rien dire.
Dire: nos vies même en dépendent.


Alain Grandbois


Moi qui regarde si peu la télévision, par exception hier soir je me suis écrasée dans un fauteuil du salon, les yeux calés devant l'Autre Écran, celui de TV5 qui nous y présentait Cavalia, c'est-à-dire des extraits de ce spectacle qui rend l'Homme semblable à la Bête. Après avoir vu ces images empreintes de Beauté, d'Amitié et de Liberté, que faire d'autre à part se taire ? N'avoir plus rien à dire, ni non plus à écrire, seulement essayer de comprendre un peu ce qui a bien pu se passer pendant cette heure et demie remplie de grâces et de mystères. Puis écrire après, seulement après...



Jeudi, 31 août 2006
Le dernier jour d'août


Lorsqu'une oeuvre semble en avance sur son époque,
c'est simplement que son époque est en retard sur elle.



Jean Cocteau
Le Coq et l'Arlequin



Vendredi, 1er septembre 2006
À un autre Jeudi Soir



Jeudi soir
Chère Anie
Chaque fois que je
vous vois c'est la
plus belle journée
de ma vie---
J'ai l'impression
moi si fatigué
d'avoir près de
moi un grand
jardin de

fleurs qui parle
et repose mon cœur
mais j'ai eu peur
de vous fatiguer
car je suis moi
un volcan en
éruption
Pourtant je
voudrais tellement
moi aussi me
reposer

et donner le
repos
votre
mais Anie
je ne peux pas me
reposer
tant que
ceux qui n'ont jamais
voulu de moi
n'auront pas été
Nous aurons peut-
être encore des
heures si votre
amour ne me
quitte plus
cela n'aura pas
d'importance

Je sais comme vous
avez besoin vous
aussi après avoir
tant souffert
de sécurité enfin
et de bonheur
Je vous embrasse
du fond du 
cœur


Antonin Artaud



P.S J'écris ce petit mot
pour vous rassurer
ce soir, j'aurai la
grande joie de venir
chez vous demain
vendredi à 5 heures


année 1946


Lettre d'Artaud extraite de
Lettres à Anie Besnard,
éditions Le Nouveau Commerce








Retapée comme elle apparaît
sur la feuille vert menthe de
ce tout petit livre, supplément
du numéro 38 en fait, cette lettre,
qui m'a peut-être coûtée le " blanc
des yeux ", mais qui en la relisant
hier après-midi dans la pleine lumière
de cette super fin août, m'a fait
non pas rêver à ce que j'aurais pu
(ou dû) me payer d'autre avec ces
dollars dilapidés au nom de la
Belle Littérature, mais à la bouche
mince et à la langue enflammée
d'Antonin Artaud; bouche et langue
que j'ai vues, et qui m'ont parlé,
par le feu bleu des mots de l'ombre,
parmi cet autre jeudi venu au monde...

pour Régis


Le Temps qu'il fait


Il est des moments où le temps s'arrête.
Il faut ouvrir l’œil pour qu'ils ne nous
échappent pas.


John Irving
La Veuve de Papier



Samedi, 2 septembre 2006
Le mal commode


Il y a une maison, une lampe, du feu, du vin, des pipes,
derrière toute oeuvre importante de chez nous.


Jean Cocteau
Le Coq et l'Arlequin



Tous ces êtres créés qui feignent délicieusement d'aller quelque part alors qu'ils ne sont jamais partis de nulle part et n'arriveront en nul lieu où ils ne soient déjà.
Les choses n'adviennent que très rarement comme on les attend.


Christiane Singer
Seul ce qui brûle


Automne à la tonne

(pour Malcomm)


À la porte on sonne,
Vite! que je te donne;
Par la fenêtre on sort,
Eau, comme on s'étonne...
Dans le grand lit qu'on édredonne
pour que plus tard on s'y tétonne,
pour que demain on s'époumonne
avec ceux-là qui nous biberonnent...
L'autre homme entré
comme une dum-dum,
dans la peau dorée de
l'Automne éventrée...
Chaude comme Malcomm
ai du mal, comme à son ode;
Appréhendé depuis toujours,
ce mal dont on s'en accommode...
L'Automne rouge qui se pénètre, imbue,
du grand MAL commode d'un beau barbu;

Bum qui s'est fait homme un jour,
Homme qui a bu;
Bum qui fait un somme la nuit
sur le dos difforme de sa Bête menue...
Et le soir, quand il tonne...
cet homme qui fait un somme
sur le coin de ma commode...
ou bien dans le fin fond du noir
de ma minuscule garde-robes


inspiré de LA NUITTE DE MALCOMM HUDD
pour Lévis Beaulieu, en ce beau jour d'anniversaire



Dimanche, 3 septembre 2006
Les courbes


Les pleutres armés de pleutrerie montent à l'assaut du lion écrasé. Des guirlandes d'hosties jettent une note bleu âtre dans le ciel tranquille. Les hommes se donnent la main. Les femmes se donnent le pouce. Un univers se lève sur une aurore courbe.


Claude Gauvreau
La charge de l'orignal épormyable


La Création, façonnée de ses nuits,
Dit un jour d'un grand poète évanoui:
Au-dessous, ci-contre, dessus ou au dehors,
Avec ou sans elle, véritable contour apparent,
De par le martèlement de sa force magnétique,
Et en la Tentation d'y arrondir son redressement,
Il nous reprocha pour la Courbe son envoûtement "

extrait de LA COURBE DU TEMPS
Claude É. LaRousse




Illustration: L.Langlois





Éluard ou Char et ...Lalonde



La solitude, le silence,
plus émouvant au crépuscule de la peur
que le premier contact des larmes.




Je ne me souviens plus de qui est cette phrase;
Éluard, Char ou un autre, mais je l'aime encore.
Mais celle-ci, de Robert Lalonde,
tirée de son Vacarmeur:

L'espérance est d'abord un mirage,
ensuite on fait soi-même son désir,
l'élan est déjà pris.





Lundi, 4 septembre 2006
La Fête du Travail 


Il faut se décider: ou bien on vit avec quelqu'un
ou bien on le désire.


Frédéric Beigbeder 
L'amour dure trois ans


Comme si le travail pouvait réellement effacer la culpabilité de ton inertie communautaire et celle de tes activités artistiques égoïstes. Je termine donc le festin seul. Paralysé, en proie à mes instincts sauvages. Pourtant, mes ruines me sécurisent et, comme à Pékin, rappelle-toi, j'ai le souvenir aigu d'une maladie grave et celui d'écrire un train, vomir un livre, petit, sans la grande griffe de l'autre gai.

Danaé Noury


La cosmétique des enfants nègres, mémoire, image et mythe
Éditions Terrain vague


Travailler, pourquoi ?
Pour s'évader,
se cloîtrer;
Pour exister et
...dépenser...
Pour des peanuts
ou des pin-up,
et quelques têtes...
....de linottes
Pour se payer...
du mauvais
temps;
Pour sortir
et boire,
éclater le Temps...
Pour destiner...
sa Veine Noire
et recommencer...
Travailler...
pour savoir
lire et écrire,
pas pour apprendre à compter...

Mais pour se raconter
des histoires
à n'en plus finir...
Puis pour
recommencer...

Sortir,
boire,
dire...
et redire
Travailler...
pour amasser
des tas de feuilles
....mortes; puis
pour les entasser...
auprès de la Porte;
ou les dépenser,
pour des poulets
et des marmottes,
pour des corneilles
et des coyotes...
Pour remonter jusqu'au ciel,
et ressembler à Djisus:
travailler comme dix
pour ressembler à Crésus...

Pour redescendre dans l'abysse,
pour ressembler un peu aux autres:
rassembler dans le précipice
un nouveau-né et son apôtre

Pour engraisser la Bête:
travailler comme dix;
pour mourir under six
la nourrir d'after eight...

Taillader un cœur malade
pour débattre la Chamade,
puis le boxer, en amateur,
pour atteindre son estrade

Pour la fragilité
d'un vert de juin:
décapsuler
le bleu de l'Été,
pour l'embouteiller
dans ce jour à jeun,
pour le faire circuler
sur les grandes artères,
pour le faire flamber
au milieu de l'Enfer

Travailler sur un texte oublié
pour le remettre sur le marché;
Travailler pour vivre
dans sa petite maison,
pour plus tard peut-être
se démettre de ses fonctions
Et on rencontre l'amour en majuscules.
Bascule. Et on redoute le doute ensuite,
quand tout se brise, de tout poursuivre...


Toute naïveté est donc impossible à rire.
Et aujourd'hui rien n'a bougé.
Encore ce goût fardé de sentiments glacés...
Tout semble immobile et pourtant
le même mouvement toujours.
Le même cercle toujours.
Le même infini toujours...


Danaé Noury


Mardi, 5 septembre 2006
Les coeurs psychiques
(Le retour de l'enfant prodige)


Les cœurs psychiques
enfouis dans les ventres mous
des mères louves hurlantes
ou dans les raies piquantes
de qui trop les couvent...
Les amours sans bagues
Les rumeurs sans vagues
Psychic Hearts are
founding through
an untiring love
Psychic Hearts are
around the Blog
so near of a big bug
Restes des restes
Restes de Crèche
Vestes de stretch
Pestes indigestes
Descente de la Ste-Croix
Rembrandt a fait le choix
Le corps du Christ en soie
dans l'aurore de nos trépas
Whistles from a far away war
Give me a new Peace Attack
and shoot me from your star
Love well your sisters
Kill all your neighbors
Turquoise Boy...
comme la 8,
dans le coin...
like the Silver in you
and the Gold in Sue...
Stones of the middle age
I love so you golden blue
Like a new arrival
or a too long funeral
Like an eye bull
on the screen
of your heart skull
Like an eye' lid
on a top of a pillow
Like the Peach
on your tongue
Like the Lemon
on your womb
Like a Christ
a San Sebastian
or a Joan of Arc
piercing
by the Mad of Time
living
by the Bad of Vine
Like a wet cream
on an undress dream
like me in the steam
rising at your gleam
Into a desert
full of snakes
Inside a heart
full of Drake
Outside an Earth
full of no more fake
Like a sound splash
under an earthquake
Like a sound smash
among this old face
Like a tonic youth
on the sad side
on this new age
Like a diver dives
in a glass of cool rage
Like a lost angel walks
on the wild side of life
Like a devil falls from
a cloud of fur and fuel..
Like a dry cry on a clean tie
Like a light night that I'll buy
Like the youngest fly dies
beside your bluish-green eye
Like a concert of lullabyes
into the off of the white skies
Like the chicken wings
on the back of my pain
Like an hungry man brings
the hurt of his remains
Like you on the Viper
Like me on the Vapour
like an Ink Spot on the Paper
Like a Swan Song unsung
Like a Led Zeppelin tomb
raise the sounds of Silence
chase the higher mountain
Like a cow-boy's gun
runs after a ghost train

Like a firefly bunch
over a sucker's punch
Like all these springry times
Like all these desperate hours
Like a King Ice on a Queen Size
Like a Sketch from Spain in Miles
Like they shuffled his sound rises
A Blackbird surround the Paradise
A Blue Beard strangle his young wife
Like a Wizard
into the Silence
Like an Hazard
in your Science
Like a Johnny
sang his Cash
Like a Superstar
gives his money
all of my love about
all of my way out
all of my final say
all of my month of may
 

to Pat B.



inspiré par Elegy for all the dead rock stars
Thurston Moore (a SONic Youth)
Psychic Hearts





La Culture

La culture, c'est d'abord l'occupation d'un territoire par sa jeunesse, par les rêves qu'elle porte, parles besoins qu'elle comble, par les désirs qu'elle satisfait.


Victor-Lévy Beaulieu 
Écrits de Jeunesse


Théramène
Hyppolite (Acte I Scène I)


Les forêts de nos cris moins souvent retentissent.
Chargés d'un feu secret, vos yeux s'appesantissent.
Il n'en faut point douter: vous aimez, vous brûlez;
Vous pourrissez d'un mal que vous dissimulez.
La charmante Aricie a-t-elle su vous plaire ?


Jean Racine
Phèdre



Mercredi, 6 septembre 2006
L'Hymne à la Joie



Rien que d'avoir vu
Loupwig en Nagano
Rien que d'avoir lu
Beethov sur sa peau
Rien que d'avoir bu
La neuf dans sa joie
Rien que d'avoir su
qu'il jouait pour moi
Rien que d'avoir cru
que tu n'y serais pas
Mais que d'avoir pu
toucher à tes doigts
Voilà, c'était un peu ça
l'Hymne faite à la Joie


Dans le noir


L'Issue, porte étroite derrière laquelle
les ténèbres sont lumières.


Victor-Lévy Beaulieu 
Extraits de Jeunesse


Cette phrase, qui n'en finit plus, comme
celui qui l'a écrite, à venir me hanter de
son reste de lumière, dans le noir du soir...



Jeudi, 7 septembre 2006
Le Vert et le Doré


Ce qui ne nous appartient pas,
ne nous appartient pas,
même quand on le possède.



Victor-Lévy Beaulieu
Le Carnet de l'Écrivain Faust


Comme les coïncidences n'arrivent jamais seules,
ce matin, ou plutôt cet avant-midi, j'ai reçu par
la Tête, ou plutôt par la Poste, une brique;
elle est de la couleur de l'Espoir et de celle de
cet astre qu'on a un jour découvert, non pas
par Orgueil et Optimisme, mais simplement
par le Calcul...


James Joyce, l'Irlande,
le Québec, les Mots...
de Victor-Lévy Beaulieu
aux éditions Trois-Pistoles
dans sa version...DELUXE;
l'exemplaire numéro 21,
comme un bijou rare, un trésor,
un luxe...1080 pages,
pour voyager
au-delà des nuages...


" Tout juste, dit-il. Nous sommes la graisse.
Nous autres irlandais, nous sommes la graisse dans le feu.
Et nous sommes aussi foutus qu'une boule de neige en enfer. "

Myles Crawford


Ulysse,
Ce sont avec ces mots-là que je partirai rejoindre l'Irlande, celle de mes fils, celle de leur père, celle de leur grand-père, celle de leur arrière-grand-père, celle de leur arrière-arrière grand-père, celle de tous ceux-là qui un jour apparurent sur le coin du vert de cette terre de misère, de cette terre de calvaire, de cette terre toujours en guerre...Je lirai les mots du Maître avec toute l'amitié que cette sœur essentielle lui porte, en pensant aussi à tous ceux qui l'aiment un peu, beaucoup ou passionnément...

Merci à vous mon très cher Victor-Lévy, de m'avoir ainsi encerclée de vos mots, mais surtout de cette précieuse complicité verte et dorée...de celle qui unit tout Auteur à sa Lectrice...



Vendredi, 8 septembre 2006
La Chevauchée du Roi

 
Chevauchée par la torture du venin,
seule l'image du désir passionné
portera le flambeau au-delà des astres glacés.


Régis Caron
8 sept. 2006


Parce qu'il y a toujours quelque poète maraudeur
qui tournoie autour des ailes usées de mon cœur...
Parce qu'il y a toujours eu de cette muette nausée
qui traîne sur le pourtour de mes vieilles rancœurs...
Parce qu'il y aura toujours un automne après l'été
pour venir y colorer les joues fades des fées paumées
Parce qu'il y aura toujours des chevauchées de mots
pour y décrire les rois désabusés qui en boivent trop


De Merzbow au Seppuku

l'enchantement est total et je me dis
qu'il y a une part de beauté
dans toutes ces perversions et ces horreurs.
c'est le vrai visage de l'humanité
qu'on le veuille ou non.

extrait de La beauté est dans la perversion
Patrick Brisebois, Carcasses au Crépuscule


Patrick Brisebois, qui doit être encore entrain de se taper le Merzbox (50 CD de Merzbow) et qui a convenablement excité mes tympans (et ma curiosité) hier soir avec l'extrait qu'il a gentiment exposé sur son blogue, continue de le faire, en m'apprenant que Merzbow va inspirer son prochain livre....presque de quoi se faire un seppuku ;-) ...

Mais à lire certains des titres que contient cet exubérant coffret, (personnellement, je serais tentée par Rembrandt assemblage, Music for True Romance et Liquid City, je dis bien que je serais tentée, je pense qu'il y a dans cette hémorragie de sons extrêmes de quoi inspirer un poète...ou un romancier...

En attendant la fin de ces émissions nocturnes, je laisserai mon écran ouvert...jusqu'à un prochain seppuku...





Et comme notre monde n'est probablement fait que de pures coïncidences, en voici encore une:
Dans l'un de mes tous premiers courriels adressés à l'Auteur de Chant pour enfants morts,
je lui offrais Bushido, à cause de ce poème extrait de son chavirant Carcasses au Crépuscule.


29 juin 2004

Bonjour Patrick,
J'ai bien entendu dévoré TOUT ton recueil, un grand recueil. Comme la soupe Knorr, quand on ne la surveille pas de près, ça déborde! Mon cœur est devenu tout à coup à nouveau un muscle ému. Hier soir (hasard) j'ai regardé LE DERNIER SAMOURAÏ. Pour une fois j'ai pu apprécier le certain talent du beau Tom Cruise. Le lendemain je lisais ton seppuku sans fin


couteau dans le ventre
comme le pauvre Dédé


Pour ça, je t'offre ce que j'ai composé 3 jours après la douloureuse disparition de ce cher André, jeune samouraï.

Bushido


coincé mon cœur
entre la lame
et la peur
entre les larmes
et le bonheur

parti en rampant
à contre-courant
parti vomir
contre le Temps
dans les tourments
du Saint-Laurent
tes mots venus
du lac Saint-Jean
sur un air vicié
du Moyen-Orient
sous le vent méchant
d'un sacrament de printemps,
d'un mois de mai mécréant
pour ta fin, absolument
Il a été dit ou écrit
que tu étais écœuré
de tes semblants qui,
comme eux, communs,
comme un Joyeux Noël,
où l'on s'embrasse,
et où l'on s'étreint
devant ces étrennes,
ne se parlent plus après
pendant 52 longues semaines

LA RÉSIGNATION, MON ANGE,
EST UN SUICIDE QUOTIDIEN
(c'est du Balzac, ça, je crois)

 
alors
les cadeaux de Noël
c'est comme la mort:
on les désire
on attend
on les reluque
on ouvre des coins
pour connaître le contenu
on est vraiment impatient
et pourtant déjà blasé en même temps
et on les a toujours
comme on souhaite souvent mourir.
la déception
est toujours là

extrait de Pour en finir avec Noël
Carcasses au Crépuscule


Le hara-kiri était traditionnellement utilisé en dernier recours lorsqu'un guerrier estimait un ordre de son maître immoral et refusait de l'exécuter. C'était aussi une façon de se repentir d'un péché impardonnable, commis volontairement ou par accident. Plus près de nous, le seppuku subsiste encore comme une manière exceptionnelle de racheter ses fautes, mais aussi pour se laver d'un échec personnel. 


J'ai soudainement pigé pourquoi Patrick s'inspirera de Merzbow pour écrire son prochain roman...Mais en attendant, il y aura son très attendu Catéchèse, publié chez Alto, qui devrait nous " top ramené " à une certaine époque où les têtes (et les bras) se tranchaient allègrement..entre amis...


l'enchantement est total et je me dis
qu'il y a une part de beauté
dans toutes ces perversions et ces horreurs.
c'est le vrai visage de l'humanité
qu'on le veuille ou non....


C'est moi qui te dis merci...ce soir ;-)



Le Spatangue et La Raie Stop


Ce spatangue-là
Un oursin en forme de cœur
ça pique, ça gratte
pis ça éclate,
à force de vouloir
tout cacher
aux démolies sœurs !


Spatangue pourpre



Le SPATANGUE est un oursin en forme de cœur qui vit dans les sables vaseux des côtes. Il est recouvert de piquants courts et mesure dans les 10 cm.
(Retenez pour le scrabble)...



" Ce que vous êtes

Nous l'avons été
Ce que nous sommes
Vous le deviendrez "


Sur l’ossuaire de Dambach-La-Ville


Suite au décès cette semaine du non moins surprenant Crocodile Hunter Steve Irwin, et à ce spatangue-là, j'ai pensé au petit monde des coïncidences (encore)....aurait-il été piqué par un spatangue qu'il serait encore de ce monde, parce qu'il faut être un rat et en rencontrer 40 d'une claque pour passer l'arme à gauche. N'empêche qu'il vaut peut-être mieux en rire que d'en pleurer de cette mort, on aurait peut-être pu lire: Le rat Steve Irwin est mort piqués par ses 40 spatangues (voleurs de vie...et de langues)...



Samedi, 9 septembre 2006
Graphe-Orée



Graphe: n.m. (de graphique) 1. Graphe d'un application dans B: ensemble des couples (a,b) formés par un élément a de a et son image b par l'application de A dans B. Graphe d'une correspondance: ensemble des couples (a,b) formés par un élément a de A et l'un quelconque de ses correspondants dans un ensemble B. 2. GÉOMÉTR. Ensemble de points nommés sommets, dont certains couples sont reliés par une ligne, orientée (flèche) ou non (crête). [Le graphe est orienté si les sommets sont ordonnés, non orienté si l'origine et l'extrémité de l'arc ne sont pas distingués].

Orée: n.f. (lat.ora) Bord, lisière d'un bois.


Maybe I'm alright
Maybe I'm all wrong
but It's you & your right
who' s playing that song
tonight


That's all for today
That's all for this D-day

The Ink Woman
& the Pink Man:
made for the thinking
made for the link king
They're going to parade
They're going to escape

ONO SOUL
Thés devant l'âtre
Mains de mal armées
Bouches acariâtres
Bras autour des cous
Jambes désurbanisées
THEY autour de nous

The song remains the Same
The song detains the Brave
The blues beyond the Grave
The black under their Cave

Lost for a pale Temptation
Found in a skin Redemption
In a bad case or in a hot blaze
this song remains their blame

aucun autre Chant
aucun autre temps
aucun autre enfant
aucun autre amant

Que des roses et du vent
Que des roses et du vin

pour écrire les mots saouls
pour y voir autre chose
pour écrire des mots doux
leur devoir quelques roses
(et les sous-titrer de silence,
au cas où ils en parleraient trop)

une main glacée sur le verre de porto,
un bras enlacé pour l'attraper au lasso
pour leur faire danser, incognitos,
une valse lente, un dernier tango

Like a young tree
around your grips
Like a long trip
around the whip
Like a short cut
for the Last Dip:
the way among your lips
the way along your hips
a creamy dream
for a brain salad
a steamy gleam
for a Soft Parade

Like a Lady die
Like a Lady lie
Like the white cloud hides
how he sucks the blue sky
I can't see you but I can touch them
THEY can't use me because you can

See you, Playmate
See you late...


(encore et toujours à cause de Thurston Moore)






Un Furet...insaisissable

 
- À quoi qu'y r'semble votre copain flic ? demanda-t-il avec un rire jaune.
- Il est petit et sait passer inaperçu, dit Ignatius d'une voix rusée. Il est comme le furet, INSAISISSABLE, tantôt par ici, tantôt par là, dans son implacable poursuite des mauvais garçons. Pendant quelque temps, il a choisi de se cacher dans les toilettes mais il est de nouveau dans les rues désormais et je puis l'y contacter à tout instant.




John Kennedy Toole
La Conjuration des Imbéciles



Ce roman pulitzuré de J.K. Toole, que j'ai enfin pu terminer, m'a fait penser, par moments, à ce furet, qu'il avait qualifié d'insaisissable...La Conjuration des Imbéciles, tragico-comédie remplie d'ironie bien sûr mais également de tristesse, de celle qui vous envahit certains jours de pluie....froide..Il m'a fait apprécier les mots à leur juste valeur. Ces mots dont il est grandement dommage de ne pas en avoir à en lire une suite, parce qu'il est aussi dommage, comme l'a écrit Walker Percy dans sa préface, que ce jeune auteur ne soit plus vivant. Un autre de plus qui y avait fait passer ses larmes à gauche, parce qu'il se croyait écrivain raté. Mais on peut facilement imaginer le reste de ce qu'il aurait pu nous écrire. Après ces mots d'impasse, il en aurait sûrement et sucrement bien salé d'autres avec l'une de ses histoires de délires et de lucidité flagrante, une autre histoire faite de ses propres délices...une autre histoire qui aurait peut-être eu le goût d'un bâton de réglisse...noire...


Le cœur sur la main


On ne donne pas la main à un artiste,
on la lui prend...

...parce que de temps en temps,
il faut bien lui laisser son cœur...



Dimanche, 10 septembre 2006
Le Marathonien de Montréal

 
Sep 8, 2006 13:47

Subject: Le MARTINthon !!!

Salut le Maratintinthon !!!

EN FORME ? C'est pas une question qui se pose me semble? Maman m'a dit ça hier soir.. Je vais essayer de regarder le départ.. C'est à quelle heure?? Et Mélanie aussi !! WOW! Félicite-la pour moi... Jeffrey a eu son initiation mardi: ça s'est bien passé. Il devait être déguisé en Pingouin (celui de Batman) OUF! Je te raconterai ça quand je te verrai..ou quand on se verra. Nelson, lui, est rendu un GÉCEPiens..(c'est du Clémence Desrochers ça) ...Ça va bien...

Moi, je suis au...CHÔMAGE...mais avec la brique que je viens de recevoir de VLB j'appelle pu ça chômer: 1080 pages qu'il a son nouveau " petit " bébé...Je le dégusterai comme un porto âgé de ...30 ans, (c'est ce que ça lui a pris pour rendre à maturité cette bible qui tourne autour de JAMES JOYCE, L'IRLANDAIS...) Ça aussi, je t'en reparlerai... Maman m'a également dit que tu irais p-ê la voir vers le 17 sept... ça se peut que j'aille à Mtl vers cette date pour le lancement de la fusée Brisebois, ce sera peut-être le 19...mais je t'en reparle.


En attendant, BON MARATHON... Loulou XXX

Salut Sisteure,

Merci pour les mots d'encouragement. À 06h10 du matin (2h50 avant le départ) avec un plat de macaroni devant moi et repassant le parcours je suis dans mes pensées du genre : "Esti dans quoi j'me suis encore embarqué!". Bref, tes mots sont bienvenus. J'ai hâte et je suis stressé. La météo est parfaite : 12 degrés ensoleillé. Ok à plus. Bonne journée à toi.


Vers 17 heures ce soir: appel de Martin:
"J'ai pas eu mal aux genoux mais aux pieds, là on s'en va dans un spa "


3 heures 56, à 38 ans, faut le faire, lui qui l'a fait en 4 hres 15 à...27. Mon frère est comme le bon vin, il s'améliore avec l'âge...Paraît qu'entre le 31 ème et le 42 ème kilomètres qu'il s'en passe des choses dans votre petite tête..genre j'm'écrase-tu icitte ou ben j'me ramasse plus loin ? En tant qu'anti-sportive par excellence je sais absolument pas ce que ça peut vouloir dire, mais j'imagine que ça a du lui prendre une bonne dose de courage pour accomplir un exploit de ce genre...(y'en a sûrement un dans sa gang d'humoreux qui aura été inspiré pour écrire un nouveau sketch là-dessus). Je salue tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à cette manifestation d'un corps sain dans un esprit...mal tourné (connaissant Martin je sais de quoi je parle ) ;-)


La Résistance


Cochise, mort en Arizona en 1874, chef apache de la tribu des Chiricahua. Il opposa une farouche résistance aux incursions des Blancs dans l'Arizona et ne se rendit qu'après la création, dans cet État, d'une réserve pour son peuple.

Délire étourdi de misères ricaneuses...
assommé d'emphase souriante
et de larmes asséchées...


Régis Caron


Les mots de ce roi-là qui ne se suffisent plus.
Les mots de ce roi-ci qui ne se cochisent pas.


Les lettres: portrait de l'âme


Aimez, et vos craintes s'évanouiront.


Choderlos de Laclos 
Les liaisons dangereuses


Ce livre, s'il brûle, ne peut brûler qu'à la manière de la glace.


Charles Baudelaire




Lundi, 11 septembre 2006
Tous les 11 septembre


Depuis le 11 septembre 2001,
je peux écrire que
mon système humanitaire
en a pris pour un coup.

Lundi, le 11 septembre 2006

Je déroge, oui, je déroge aujourd'hui; j'ai changé la date de l'année, parce que l'an 2000, c'est bel et bien du passé...

Hier soir, près avoir revu toute la beauté de l'horreur de septembre 2001, à travers les images empoussiérées des deux jeunes frères français qui, par un drôle de hasard y tournaient un film sur les pompiers, ce jour-là. Des images qui y contenaient par-dessus le marché de toutes ces larmes de pompiers désarmés quelques cœurs fendus en deux de gentils policiers. Revoir toute cette poussière étendue dans le corps mourant des rues, revoir ces plongeons fatidiques, inconfortables et inoubliables, revoir ce ciel si bleu, celui qu'il faisait ce jour-là, exactement le même que ce matin...Revoir les images de ce monde toujours aussi éperdu...de ciel bleu...

Je déroge, oui, je déroge, parce qu'il faut bien que je me souvienne qu'il n'y aura pas eu que septembre 2001 pour m'avertir qu'il y aura encore d'autres horreurs qui renaîtront un jour de ces cendres-là...un autre jour...comme un beau jour


Mardi, le 11 septembre 2001
Air Force ONE


Les U.S.A. attaqués par des terroristes (Ben Laden?); les deux tours du World Trade Center démolies en entier par deux avions kamikazes (on croit rêver); et par un autre avion kamikaze: le Pentagone au cinquième détruit (250 morts peut-être) et un autre avion écrasé non loin de Pittsburgh (ils allaient bousillé la Maison Blanche ou le Capitol). Nous sommes sous le choc ! C'est l'Apocalypse à New-York. Épouvantable! J'étais avec Maman au téléphone, nos téléviseurs n'étaient pas ouverts ce matin-là, alors on n'a rien vu en direct. C'est arrivé à 8:42 (le premier avion). Raymond et Lise qui devaient partir en Thaïlande le 13; tout le traffic aérien en Amérique du Nord est stoppé. La planète ne tourne plus rond. Nous allons maintenant craindre le pire de l'Histoire Humaine: la troisième guerre mondiale, avec le nucléaire, où les terroristes pourront enfin utiliser leurs fameuses armes bactériologiques. Tout le monde s'appelle, c'est fou: WE'RE IN WAR! a dit Bush..Les emails à Martin s'engorgent dans l'ordi, on se prend presque pour des correspondants de guerre. Une E-Chance qu'Internet fonctionne encore. À la télé c'est (ab) assourdissant, avec les chiffres qui annoncent quelques 5000 morts..HÉCATOMBE...Y'a plus de mots...Le 11 septembre 2001 va devenir et demeurer pour toujours une date historique pour l'Humanité toute entière. Je prédis que le pire s'en vient... Quelques jours plus tard l'opération JUSTICE INFINIE se mettait en branle avec en tête the US Army...pour la liberté immuable..


Jeudi 27 septembre 2001
Journée du Grand Pardon


C'est fou ce que l'on peut s'intéresser maintenant aux Arabes, aux Juifs, aux Talibans, aux Afghans, aux religions. Avant ce n'était que des millions de turbans et que des millions d'autres manifestants dans les rues, maintenant, on peut VOIR que nous ne sommes pas seuls sur cette si petite planète. Allah soit avec toi...et moi.

Mercredi 3 octobre 2001
Avais loué New-York en automne avec Richard Gere et Winona Ryder. Beau mais triste. N.Y. où l'on peut encore y apercevoir dans son ciel d'octobre les deux tours...jumelles...non identiques.

Mardi 30 octobre 2001
Les U.S.A. sont en état d'alerte maximum, ils ont des renseignements très crédibles comme quoi une nouvelle attaque contre eux se prépare, mais ils ne savent pas de qui ou de quoi il peut s'agir.

Mardi 13 novembre 2001
Kaboul est libérée des Talibans; l'Alliance du Nord a repris possession de la Capitale de l'Afghanistan. Ils s'ent vont prendre Khandahar et ensuite Jalalabad. Les commandos débarquent. Mais où est donc Oussama ben Laden et le mollah Omar ? Pas encore trouvés, ça peut-être long, mais tout de même, c'est déjà beaucoup.

Mercredi 19 décembre 2001
Oussama ben Laden reste introuvable et le mollah Omar aussi. L'armée américaine cherche en masse. Finalement Raymond et Lise iront faire une croisière de deux semaines...dans les Caraïbes.

***

Mercredi, le 11 septembre 2002
Nous sommes le 11 septembre. Bizarre d'être ici, dans cette belle chambre du 18 ème siècle... à Boulogne-sur-Mer.. Hallucinant et surtout superbe d'ÊTRE LÀ... encore une fois. Juste d'être là...mérite qu'on y soit...Lise est encore poquée de la veille, nous, pas si pires...Déjeunons dans la chambre aux bonnes toasts que Maman nous tartine et au thé. Partons vers 10 heures...En route sua croûte, comme le dit si bien Lise. Recontrons Frédéric au centre de la rue de Lille. Des au revoir encore...Peut-être nous reverrons-nous un jour au Canada.. [ ]
(Dans une chambre d'hôtel de Bruxelles, le même jour)
J'écris des cartes postales. Ai pris une copie du Soir, celui du 11 septembre, en souvenir de ces tragiques évènements d'il y a un an...déjà. Il me semble ne rien s'être passé de spécial sur la planète, tant mieux. [ ] Je savoure ces instants précieux en compagnie de la femme que j'aime le plus au monde. C'est un vrai rêve que je réalise de faire ce voyage avec elle, un vrai rêve qu'elle, Raymond et Lise me permettent de vivre. Je ne vivrai jamais assez vieille pour les en remercier...


Le 11 septembre 2003
Je lis Windows on the world de Frédéric Beigbeder...au soleil..

Être ou ne pas être là

27 septembre 2003 (ma première opinion dans le Voir.ca)
Le dernier livre de Beigbeder m'a évidemment touchée en tant que lectrice, mais aussi en tant qu'actrice, je m'explique:

Je pense que Beigbeder a compris que l'on aurait tous plus ou moins aimé être là, au sommet de l'une de ces deux tours de Babel, ou plus bas, dans les rues, dans les bars de New-York, pour assister à l'Apocalypse, pour y faire bonne ou mauvaise figure, comme tous ces gens couverts de poussières, ahuris devant l’événement du siècle (aurait-t-on oublié l'Holocauste par hasard?) qui constataient l'horreur d'être ACTEURS de ce méfait des pilotes-terroristes...Comme nous y étions seulement via nos écrans de télé et qu'il n'y avait aucune caméra qui nous retransmettait le drame en direct du 107ème étage, eh bien, nos pires fantasmes de mort lente ont été assouvis par cette histoire en partie inventée par l'unique Beigbeder, comme si nous y étions nous-mêmes, peut-être pour en faire partie, une autre fois... En parallèle, la vie de ce jet-setter français m'a quasiment plus touchée que l'histoire du père et de ses deux fils, eux qui ont terminé leur calvaire, tandis que l'auteur, lui, est encore là, en 2003, à s'interroger sur ce qui nous attend dans les prochaines heures, les prochains jours. Qui sait? Qui peut vraiment savoir? Et VIVE SEAN PENN! (Ceci est le dernier de ses remerciements).

(Au moment d'écrire ces lignes, je ne savais pas que Sean Penn réaliserait un court-métrage sur le 11 septembre 2001 (que je viens juste de voir ce soir à Télé-Québec); un superbe beau film sur le bonheur de revoir la lumière qui fait repousser les fleurs...)

Le 11 septembre 2004
Je prenais mon café tranquille, mon coloc jouait à Everquest dans sa chambre, le ciel était ensoleillé, ce qui se passait dans la rue devant se passait comme d'habitude, et puis coup de téléphone de la proprio, mère de l'autre. Pas le choix d'ouvrir la télé et de rester devant le reste de la journée, journée foutue quoi. Si personne avait appelé, ça aurait été une journée comme les autres: café, bouffe, lecture, ordi, puis les bières au Boudoir en fin d'après midi.
extrait du premier blogue de Patrick Brisebois
(inside: c'est aussi ce jour-là que j'ai appris qu'une certaine Mlle Sue Sansregret s'inspirait beaucoup de ce cher Edgar...pour écrire des récits très profonds et pleins d'idées...) ;-)

***

Les derniers sourires

Avant que cela n'arrive,
Avant que cela ne les efface ,
Avant qu'ils ne se glacent définitivement,
ils mirent leurs mains moites dans la mienne,
en se remémorant leur toute dernière semaine...
Mercredi matin passé: tombés amoureux fous;
Jeudi soir dernier: l'être devenus encore plus;
Puis du Vendredi p.m jusqu'au samedi soir minuit:
la chair qui sue, l'amour à chaud, comme dans un vrai four.
Puis le Dimanche, à froid, qui l'ont refait, au nom de l'Amour...
Mais comme le Lundi, comme à chaque nouveau lundi,
il partirent s'enfermer pour une autre longue journée
dans un autre de ces grands bureaux...climatisés;
Et ce n'est que le mardi avant-midi,
celui du 11 septembre de l'Ennemi,
qu'ils durent, obligés, longer les corridors incendiés,
pour finalement tomber, nus et enflammés,
du haut de cette tour cernée de bleu pacifié
Ils étaient encore en amour,
du haut des flammes de cette trop haute tour,
ils étaient comme des Juliette et des Roméo,
des Tristan et des Isold, des Antoine et des Cléo
des Marais et des Cocteau;
le feu les consumait,
ils étaient devenus des héros

Pour commémorer ceux qui firent l'amour ce matin-là,
sans savoir que c'était leur dernier sourire qu'ils s'enverraient,
Sans s'inquiéter de ce que l'Ennemi leur préparait,
sans se soucier de qui les enverrait planer au milieu des déchets,
ils iraient visiter un nouveau monde, un monde plus généreux...
Eux qui encore étaient en vie ce matin-là, encore et aussi heureux...

An act of Dog

Puisque tu meurs
et que j'ai si peur,
trouve une rime en F,
Jésus-Marie-Joseph!
pour que j'arrive à temps en haut,
pour te sauver, like a young hero...

Concert de fantômes

Tas de corps ensevelis,
gavroches au Paradis
qui désertèrent un matin
leurs beaux grands petits lits,
pour aller déterrer une main
sous des roches polies...
De ces versets de fardoche,
mes verbes un peu croches
Tas de pauvres pécheurs,
revenez donc, revenez..
nous n'avons plus peur
de vos miracles inavoués,
de vos faveurs mal méritées
Revenir, pour hanter de nouveau,
pour élever de la terreur le niveau
Septembre de poussières,
septembre de noire lumière,
là où vos corps en flottant
au-dessous de la terre
y découvrirent un diamant, un solitaire;
un cœur errant parmi le gris des pierres
un cœur en sang dans la cendre d'une mère
un cœur d'enfant dans le centre de la terre
au milieu de la terre, oui,
ou dans le haut des airs:
un cœur toujours à OFF
avec une âme qui prend une pof...
pour ne plus jamais en finir,
simplement pour ne pas oublier
le jour et l'heure de tout ce malheur,
celui qui cause à la beauté son horreur

La nuit du Vice

Fallait
que je le dise,
Fallait aussi
que je l'écrive:
on n'avait pas à les suivre,
ni non plus à en faire un livre;
cet homme qui nous éventre
les jours bleus de septembre,
cet homme qui en fait nous ressemble,
cet homme à qui on aurait peut-être dû,
par un soir de faux feux d'artifices,
faire prendre de longues vacances,
en le rendant un peu plus ivre,
en lui faisant rentrer ses griffes,
lui octroyant un nouveau vice

Secousses d'âme

Pour rejoindre
la Mort en ville,
pour y joindre
le port à son île
Pour y rejoindre
un regard érectile,
y oindre d'huile
ces mains nubiles
utiles ou inutiles,
les mots,
souvent...
malhabiles



Mardi, 12 septembre 2006
Traces


Peut-être que le Temps m'a dépassé,
et que je vais devoir m'en passer...

Parce qu'il faut bien revenir un jour
sur nos traces à moitié effacées.
Parce qu'il le faudra bien
encore une autre fois:
tout refaire exploser
pour ne plus imploser.
Tout défaire pour
tout recommencer,
pour ne plus se rappeler
ni de l'Heure ni du Passé.



Mercredi, 13 septembre 2006
Les Migloves 


Me suis levé tôt pour disposer de davantage de temps à ne rien faire.
Chaque jour mourir un peu plus pour se regarder vivre.

Christian Mistral 
Vacuum


Les Migloves

Les Cavaliers de l'Errance Mouvante de la Chienne Savante, qui s'étaient un jour immergés de ses mots qui hantent, entrèrent dans le cratère de sa Haine. Ils plongèrent en surface, depuis le sable mouvant de leurs peines, dans la partie é-mouvante de la sienne. Ainsi, à chaque Nouvelle Lune, ils déposèrent dans le creux ciré de cette Oreille Percée les mots sans nom, les mots sans gêne, les mots sanglots, les mots sans gloire, les mots sang faim, les mots de pennes, les mots aux longues plumes d'aile; les mots qu'ils entretenaient patiemment depuis le Bel Âtre de leur propre Haine. Mais depuis la lumière évanouie de la dernière Pleine Lune, celle d'une mi-septembre pourtant épanouie, et pour une raison encore inconnue, la Chienne Savante fit disparaître de son cratère haineux tous les Cavaliers Vaincus. Fatiguée de l'Été sans fin, et par tous leurs écheveaux d'intrigues, elle les fit émigrés, un à un, dans la partie ombragée de la Maison du Repos Mérité. Ils purent ainsi jouer à leur guise, et à perpétuité, la Symphonie Nouvelle de leurs mots inachevés...

On ne sait pas encore par où ils passèrent pour s'y rendre, mais on suppose que dans la faiblesse de leur Espoir démasqué, qu'ils eurent à se battre royalement contre les facteurs de mots éventés, régicides dotés de ce que le Premier Cavalier avait appelé Courage Craintif. On suppose également qu'ils durent vaincre, depuis la noirceur enflammée de la Géhenne, une longue série d'assauts frigides, de celles que les voleurs cupides composent la Nuit, quand la Peur et la Peine deviennent trop algides.

Déjanter les mots empruntés, pour y faire valoir les siens, déjetés...
Merci à vous, auteurs " achetés ", qui me les donnez, sans compter...

La Fée Blackstick
13-09-06



Jeudi, 14 septembre 2006
Le Dernier Chant


Ville cancer
Automne urbain
Tristesse d'été
Les grandes artères
de la vieille ville
Fantômes en voiture
Ombres électriques



Jim Morrison
Les nouvelles créatures


Dans la peine et la joie
nous avons marché main dans la main;
de cette errance
nous nous reposons maintenant,
dans la campagne silencieuse.
Autour de nous les vallées
dessinent des pentes;
le ciel déjà s'assombrit,
seuls deux alouettes s'élèvent,
rêvant dans la brise parfumée.
Approche, laisse-les battre des ailes;
il est bientôt l'heure de dormir.
Viens, ne nous égarons pas
dans cette solitude.
Oh! Paix immense et sereine,
si profonde au soleil couchant.
Que nous sommes las d'errer---
Serait-ce déjà la mort ?
Pour la lire, et pour l'entendre chanter:


C'est ce soir, au GTQ, que j'assisterai au premier des cinq concerts de la sélection Desjardins;
au programme: Haydn, la 49 ème symphonie " La Passion ", et de Richard Strauss, Les quatre derniers lieder, interprétés par Measha Brueggergosman, pour terminer, Bartok, le Concerto pour orchestre.

C'est étrange, mais hier soir, à la lecture de la traduction (sous-titrée à l'écran) du texte de Joseph von Eichendorff, je me suis soudainement souvenu du mien, que j'avais composé le matin même Les Migloves, et de ces mots, qui s'apparentaient un peu à ceux de von Eichendorff: ceux de l'Errance, de la Fin de l'Été, du Repos bien mérité, des assauts frigides et de la peine algide. Et à cause de ce qui est arrivé juste un peu plus tard à Montréal, je me suis dit que je n'avais plus qu'à en interpréter les restes....

Était-ce déjà la mort...?
Oui, ça l'était, et ça l'est toujours;
oui, ce le fût et ce le serait encore....


Vendredi, 15 septembre 2006
Solfège


Tout est à vous,
jusqu'au cœur de l'auteur,
sa plume
et à ses souvenirs



Honoré de Balzac
au baron de Pommereul


À Joseph Haydn, Richard Strauss et Bela Bartok:
merci d'être venus hier soir à Kébek, en compagnie
de vos prestigieuses notes, toutes aussi belles et
résonnantes que celles d'un inestimable coyote...

Quand on n'aime pas Trop, 
on aime toujours assez Assez



Samedi, 16 septembre 2006
Les doubles tours


Lorsque septembre arrive, il faut que tu réalises
qu'il était temps que l'été enfin défasse sa valise...


L'été indien d'un Américain
emprisonné dans son festin,
ou l'été dernier d'un Africain
à l'année affamé de nos grains...
Peu importe, ici, c'est le matin,
et il y aura toujours un écrivain...
Un beau jour on ouvre la porte
à deux gamines en amour,
puis sans leur avoir parlé,
on l'a referme à double tour...
pour s'enfermer dans ce qu'on va lire,
pour s'épancher sur les restes à se dire...
On ne voit plus que le Vitrier,
On ne sent plus que sa fumée...
On ne voit plus que ses titres et
On ne sent plus que son amitié...
Que Dieu continusse à blesser l'Amérique,
mais que le Diable ne t'emporte pas trop vite

Pour toi, mon enfant terrible, appelé Patrick,
Pour toi, enfant impossible à qui je récite:
Tout le ciel gris bleu d'Europe,
qui se déverse à froid
dans tes yeux verts myopes;
Ta frange noire, vautour qui ceint
ton Regard Idéal;
Candeur cruelle, inhabituelle,
comme une aile qu'on rebelle,
commune elle dans ton Œil;
Gueule d'Ange à sourire virtuel,
Image innée de ton regard courbé,
Regard d'un corbeau glam
Lumière issue de ta Flamme...
Autour de l'écran plat,
scintillant et muet,
lire ta Catéchèse,
dans les calmes
les plus complets...

Elquidam, qui se souviendra toujours
de ce soir de septembre 2004, le 16...
dans lequel un croissant de lune de Magritte
scintillait pleinement depuis l'Arbre magique;
un arbre pour lequel momentanément
ton ami te quitte,
mais qui revient toujours de par icitte,
avant ou après tes sempiternelles cuites,
pour t'y décrire tes plus courtes nuittes...


Le 16 septembre 
René Magritte
1955 ?



Dimanche, 17 septembre 2006
CellarDoor


Écrire, c'est écrire TOUT DE SUITE,
c'est la phrase qu'on dessine sur-le-champ,
qui prend TOUT, demande TOUT, donne TOUT.
Avant, après, c'est l'ombre encerclant l'accomplissement,
c'est le désir ou le désenchantement,
c'est la terrible insuffisance des mots.
L'écrivain n'est écrivain vraiment
que par INTERMITTENCE,
comme de raison.


Robert Lalonde 
Le Vacarmeur


D'ordinaire, on voit les gens
avant d'apprendre à les connaître.


Christian Mistral 
Vacuum




Dimanche, le 17 septembre
10:51


heure étrange pour un dimanche matin;
mes mots d'étourdie qui tournent
encore en rond dans la petite chambre.
mes mots en chocolat,
mes mots de nougat,
trop sucrés pour moi,
mais faits pour fondre
sur votre langue,
qui m'en inonde...
mots qui tremblent tellement pour elle
qu'il a fallu que je la sangle
puis que je l'étrangle.
mais avant 10:51,
encore dans les limbes émouvantes
du troublant Donnie Darko,
j'ai eu aussi un rêve amarante:
celui sur cet ami
qui dit lui ressembler...
et si c'est vrai qu'il lui ressemble,
alors j'aurai tout compris
pourquoi " on va" si bien ensemble...
Ma joue qui effleurait la sienne
son souffle qui embaumait le mien
nos mains qui encore nous retiennent
avant d'y faire croiser nos chemins
Il souriait, c'était heureux;
il m'a semblé être amoureux;
enfin libéré de tous ces mots,
ceux enfermés à double clef..


Il devait repartir avec les siens,
ceux qui le retiennent,
non pas ceux qui le détiennent;
sa présence m'a rassurée,
il avait fait toute ma journée..
Mais plus rien qu'une semaine
avant d'achever nos chevaux..
il faudrait bien qu'il revienne
pour leur faire boire de l'eau...
CELLARDOOR...toujours
les mots les plus beaux..

À Simon,
de sa Fée.

 

Lundi, le 18 septembre 2006
Plusse que moins

 
Les feuilles tombent
Les temps sombrent;
ainsi vont les bombes
& leurs nouvelles tombes



Pour faire mal à l'Honneur,
Cette langoureuse douleur:
Lui fixer de l'air dans le bras
Pour lui faire lever le majeur
Lui beurrer son œil de noir,
Lui broyer son cœur au + tard;
L'exposer juste pour un soir
dans le Salon Mort-tue-Art
C'est septembre ce soir qui commence
C'est septembre ce soir à tous les soirs


Mardi, 19 septembre 2006
Le geste qui compte



La nuit ne sera plus très longue,
il suffit que nos gestes soient très lents.



Jean Basile
La Jument des Mongols


+++ +++ +++ +++ +++ ++++++
+Pour les mots de cimetières+++
+aucun son, que des prières;+++
+Dans les yeux du macchabée++
+aucun sourire pour l'Avortée++
+++++++++++++++++++++++

 
 
Mercredi, 20 septembre 2006

1987
Les trompettes de la mort

L'Absence ne détériore pas l'Amour,
au contraire, 

je pense qu'elle l'améliore...
de nuit en nuit.


Louise Langlois


Les fantômes et les souvenirs d'enfance
ne sont que des fadaises.


Patrick Brisebois
7 janvier 2005


Le 20 septembre de cette année-là ce n'était pas un mercredi, mais un dimanche, le matin. Il pleuvait à siaux. Il était un peu passé 9 heures, la nuit avait été longue et très souffrante. À chercher son souffle ainsi, aussi difficilement que celui de la petite tortue, celle qui avait agonisé pendant presque deux mois dans son habitat de plastique, ou comme celui de cette vieille perruche malade et égarée que nous avions soignée jusqu'au dernier jour; ce souffle que chercherait bientôt notre hamster à trois pattes, lui qui vit enfermé dans sa petite cage à double tour, lui qui dort le jour mais qui tourne en rond toute la nuit...

C'est ce souffle-là que cherchait mon père trompettiste à son dernier jour sur terre, ce faible souffle, avec toute la misère permise et possible du Respirable qui l'éteignit pour de bon; ce souffle d'errant, comme celui que cherchaient en vain dans le plein salé de l'Océan tous les futurs noyés d'un Titanic supposément insubmersible. Toute cette eau qui emplissait ses multiples compartiments, l'eau qui en même temps étouffait ceux des poumons de tous ces gens...lentement mais sûrement, les poumons chantants de ceux qui s'engloutirent à jamais... C'est en la Haute-Écosse, à Inverness, au bord du Loch Ness, que j'imagine leurs âmes ensevelies, non pas pour qu'elles y aperçoivent enfin son serpent de mer légendaire, mais pour y loger à perpétuité, dans ses chapes de brume et de mystère, les derniers souvenirs de leur monde perdu...


Un père part travailler à tous les jours afin que de son labeur ses enfants puissent progresser; un père part à la guerre en pleurant ceux qu'il délaisse à la jeune mère; un père qui revient toujours à la maison le soir pour y refaire à nouveau une disparition; un père qui part pour faire de la musique, pour voyager ou pour camper en plein hiver; un père qui quitte brièvement ses névroses et sa misère; un père qui, un bon matin, juste avant que l'automne n'arrive, ne se lève pas, un père qui décide de détaler de notre univers, pour aller s'en construire un autre... ailleurs...Et puisqu'il meurt enfin...autant aller rejoindre... les autres joueurs...

Ne t'en déplaise, mon cher Patrick, les fantômes et les souvenirs d'enfance ne sont pas que des fadaises...et pour vous, chère Lady, qui vous envolerez vers Paris, je vous souhaite encore toutes mes sympathies...


Craterelle

Parfois nommée corne d'abondance, mais plus souvent trompette des morts ou trompette de la mort, la craterelle est — malgré ces noms sinistres dus à sa forme et à sa couleur de deuil — un champignon comestible des plus appréciés que l'on cueille dans les forêts européennes. Son nom scientifique est Craterellus cornucopioides, crater signifiant vase en latin. La trompette des morts pousse essentiellement dans les forêts de feuillus et apprécie les sols lourds très humides. Elle pousse en automne, et est très abondante après de fortes pluies. On a du mal à la distinguer à cause de sa couleur sombre, de sa petite taille (rarement plus de 10 cm) et parce qu'elle est souvent recouverte de feuilles mortes. Très peu charnu, le champignon est entièrement creux, semblable à une trompette ou à un entonnoir. L'extérieur est gris, l'intérieur noir ou fauve. La variante flavicans a des teintes jaunâtres, la variante roseus des teintes rosées.

Propriétés culinaires

Vu sa taille, son manque de chair et sa consistance un peu coriace, c'est un champignon qu'il n'est guère intéressant de consommer frais, sinon peut-être dans des omelettes. Par contre, une fois séchée, la trompette des morts permet de relever de nombreuses sauces.



Jeudi, 21 septembre 2006
Antigone revisité


Le secret des Grandes Histoires, c'est précisément de n'en point avoir. Les Grandes Histoires sont celles que l'on a déjà entendues et que l'on n'aspire qu'à réentendre. Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise. Elles ne cherchent ni la mystification par le biais du suspense et de dénouements inattendus, ni la surprise de l'incongru. Elles sont aussi familières que la maison qui vous abrite. Que l'odeur d'un amant. On les écoute jusqu'au bout, alors qu'on en connaît la fin. De même que l'on vit comme si l'on ne devait jamais mourir, tout en sachant pertinemment qu'on mourra un jour. Dans les Grandes Histoires, on sait d'avance qui vit, qui meurt, qui trouve l'amour et qui ne le trouve pas. Mais on ne se lasse jamais de le réentendre.

(Extrait de Le Dieu des Petits Riens d'Arundathi Roy, Gallimard, 1998)



La semaine prochaine à l'affiche,
probablement un autre jeudi...

LES GRENOUILLES ET LES PARAPLUIES
Idées corps et voix en quête d'une fête révolutionnaire
Antigone comme spectacle sans fin


Dramaturgie et mise en scène: Hanna Abd El Nour

" C'EST URGENT, VITE, IL FAUT AGIR "

Notre événement est un théâtre du vivant et de l'absolu, c'est une fête. C'est un voyage vers l'Homme à travers la tombe, la bête, l'arbre et les étoiles, un théâtre de l'Histoire comme une enquête anthropologique.

C'est un travail sur le tragique qui offre une vision renouvelée et très libre du mythe d'Antigone. Il soulève des questions concernant notre origine, notre place dans la société et la survie de notre Terre Mère.

Mais il n'y aura ni scène, ni salle, juste un espace public. Et nous chercherons ensemble, pendant deux heures, l'esprit rebelle d'Antigone voulant défendre notre identité, changer le monde et sauver l'humanité. Nous essayerons de comprendre le sens de l'existence et ses mystères.

Sans doute des gens comme Antigone n'existent plus dans notre société actuelle. Antigone a disparu et avec elle plusieurs valeurs du bien commun. Aujourd'hui, notre monde manque énormément de courage, d'amour, de poésie et de rêve…


" MAIS SAVONS-NOUS COMPRENDRE ? "


Du 12 au 30 septembre 2006
(Relâche les dimanches et lundis)
PRODUCTION :
Théâtre de l'Urd
TEXTE:
Collectif
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE:
Marie-Noëlle Béland
INTERPRÉTATION :
Sylvio-Manuel Arriola, Mathieu Campagna, Maryse Lapierre, Olivier Normand et Klervi Thienpont
DIRECTION MUSICALE :
Mathieu Campagna
SCÉNOGRAPHIE ET ÉCLAIRAGE :
Erica Schmitz et Noémi Laganière Gosselin



Korrigan


Korrigan I

Fantômes retrouvés
par impur hasard...
Fantômes désolés
d'avoir été en retard.
Mésalliance des financés:
divorce des gens mariés;
Que malveillance innée
pour les nains et la fée...

Tu vois, pour moi, c'est ça un vrai écrivain:
quelqu'un qui a mal d'écrire tout le temps,
et qui se fout bien de ce qu'il a écrit avant.
Il écrit. Poing à la ligne. Il écrit: c'est trop.
Il se saigne pour écrire, il boit jusqu'à la lie,
mais il boit aussi de l'eau. Il écrit à La Nuit.
De temps en temps il achète des mots, il lit.


Vendredi, 22 septembre 2006
Du Noir au Jaune


Le Chien de Personne

Pour Sue Ironblood,
née ce lundi...

J'avais pas l'goût d'être venue au monde
par le trou d'cul d'une gosse moribonde,
Elle devait donc mourir comme tout le monde,
cette chienne nourrie par l'Him-monde...
C'est ainsi que l'Histoire commença,
celle de ce Petit Chien Jaune qui ne
s'était jamais mérité de médaille...
Electric Eel accoucha donc une nuit de septembre
de ce faux rejeton, bâtard conçu par une blatte
mais mis au monde par un cul-de-jatte ;
rien de plus extraordinaire que de l'avoir vu naître.
Vous auriez dû le voir:
déjà pauvre et condamné
aux abreuvoirs rouillés.
Il protestait sans voix.
Il chantait ou il jappait;
Il chutait à chaque fois,
et puis recommençait...
Vinrent les restes,
ceux d'Éric Goulet
ceux qu'il voulait...
Un vrai chien...
Jaune et Noir...
qui avait peur pour moi
et qui n'aimait personne
également.

L'attaque
I wanna be your dog
(version Chiens)


Korrigan II 


Nés de La Légende Bretonne,
tantôt gentils, tantôt méchants,
les esprits pâles du Korrigan
ont effleuré celui de Nelligan.
Endurance de la souffrance
avec ceux-là qui ont eu froid;
Bienveillance des bons papas
au-dessus du Lit de l'Enfance.
Cette Mort imminente
et probablement finale;
cette Mort innommable,
parce qu'innombrable...
parce qu'endurable...




Samedi, 23 septembre 2006
L’ANGE EST LU


 
Les écrivains sont de sales types, en général.

Christian Mistral 
Origines

Pour moi, la Vraie Rentrée Littéraire,
c'est recevoir 3 mots de toi, mon frère.
Depuis son grand Cahier bleu de mer,
l'Ange est lu; Je lui offre cette prière.



L'Angelus de Millet



L'Angélus


" Le Verbe s'est fait chair..."

(Jn 14,1)



L'Ange du Seigneur annonça à Marie qu'elle serait
la mère du Sauveur; et elle conçut par l'opération
du Saint-Esprit.

Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec
vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le
fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de
Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.


Voici la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon
ta parole.

Je vous salue, Marie...
Priez pour nous, sainte Mère de Dieu. Afin que nous soyons
rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur
Jésus-Christ.

PRIONS: Daigne, nous t'en prions, Seigneur, répandre ta grâce
dans nos âmes, afin qu'ayant connu, par la voix de l'Ange,
le Mystère de l'Incarnation de ton divin Fils, nous puissions,
par les mérites de sa passion et de sa croix, parvenir à la gloire
de sa résurrection; par le Christ Notre-Seigneur. Amen.
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était
au commencement, maintenant et toujours, dans
les siècles des siècles. Amen.

N.B. L'Angélus se dit le matin, à midi et le soir.

LES COMPAGNONS DE JÉSUS + ET DE MARIE
2399, rue Iberville, Montréal, Qué. H2K 3C8
Téléphone: (514) 526-2270


***


 
FIN des ROSES CANNIBALES
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